Roger Motte est à la tête du pôle drone innovation de France TV. Un pôle encore en gestation qui servira les JT et les magazines de France 2 et France 3. Il nous éclaire sur la question des drones dans la profession. 

Roger Motte fait partie du pôle de réflexion sur les drones à France TV. Photo: DR

Qu’est-ce que les drones apportent au journalisme ?

Le drone est un nouvel outil pour le journalisme, à l’instar des nouveaux outils apparus ces dernières années comme les grands capteurs sur les boîtiers reflex ou autres OSMO. Le drone ouvre un nouveau point de vue, offre une impression de première fois. Il permet des plans descriptifs ou de situations uniques. Il est également beaucoup plus économique que tout autre moyen aérien pour la prise de vue aérienne comme les hélicoptères, les avions ou encore les ballons.

Quelles sont les limites, les contraintes d’utilisation des drones ?

Les contraintes sont principalement liées à la réglementation, même si elle devient plus simple pour les professionnels. Deux scénarios concernent notre profession : les vols en zone non peuplée et les vols en zone peuplée par des humains ou animaux. Pour faire voler un drone en zone peuplée, il est obligatoire d’avoir une autorisation préfectorale. Il y a aussi des contraintes liées à la météo. Il est impossible de voler par très grand vent ou sous une pluie très forte. Des limites aériennes sont aussi à respecter. Il y a des zones interdites dans l’espace aérien français, tels que les aéroports, les zones de parachutages, d’ULM, de couloirs militaires de basses altitudes etc. En ce qui concerne la technologie, la durée de vol est limitée de 15 à 20 minutes. Pour la prise de vue, les seules limites sont celles du niveau et de la qualité de pilotage, donc du pilote.

Que pensez-vous de cet outil ? Comment va-t-il évoluer ?

C’est un outil fantastique qui ouvre de nouvelles perspectives. On ne pourra plus se passer des drones en mag et en documentaire. Il évolue très rapidement. On note de nouvelles assistances électroniques, de nouvelles fiabilités et des batteries supérieures qui permettent des temps de vols plus long. Il ne faut cependant jamais oublier que le drone est une machine volante qui peut donc être potentiellement dangereuse. Il faut donc de vrais professionnels avec les bonnes formations. Être conscients que ce n’est pas un outil comme un autre. Nous sommes ici, et avant tout, dans le domaine aérien public qui concerne tout le monde. Le ciel au-dessus de son propre jardin ne nous appartient pas. Il y a, de plus, toutes les questions liées à la vie privée et aux autorisations des particuliers en zone non peuplée.

Propos recueillis (par mail) par Philippine David et Yleanna Robert

Pour aller plus loin :

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