Jérôme Bouvier est le président de l’association Journalisme et Citoyenneté qui organise depuis douze ans les Assises du journalisme. Cette nouvelle édition, plus internationale que jamais, représente pour lui une belle réussite.  

 

 

Cette année, le thème est « Médias : tous les mêmes ? ». Comment l’avez-vous choisi ?

Jérôme Bouvier : Nous l’avons choisi en juin dernier avec l’ensemble des collectifs des associations qui organisent les Assises. Aujourd’hui, nous sommes tous d’accord, y compris les journalistes, pour utiliser le terme globalisant « les médias ». C’est comme s’il y avait un personnage unique qui s’exprimait au nom de la diversité éditoriale, une seule voix au nom des 35 000 cartes de presse en France. C’est un glissement sémantique que je trouve dangereux. Si le thème a été choisi en amont, il fait écho aujourd’hui aux questions que nous pose la crise des Gilets jaunes.

Cette année, les Assises investissent un nouveau lieu. Qu’est-ce que cela change d’être à Mame ?

J.B. : Mame est un incubateur d’entreprises, qui mêle la tradition professionnelle aux nouveaux usages technologiques. C’est un lieu chargé de symboles, qui correspond parfaitement à l’état d’esprit des Assises. Il est sans doute moins pratique et moins confortable que le Palais des congrès de Tours, mais cela rend l’aventure excitante. C’est un espace chaleureux que nous sommes ravis d’investir.

Des étudiants en journalisme tourangeaux, tunisiens, québécois et libanais sont mobilisés lors des Assises. En quoi cette internationalisation est importante ?

J.B. : Depuis la création des Assises, nous souhaitions que cet évènement concerne les professionnels de demain : les étudiants en journalisme. Cela permet d’échanger sur les pratiques professionnelles, notamment sur les questions déontologiques. Il y a rapidement eu une forte mobilisation des écoles françaises. Je suis ravi de voir qu’au fil des années, c’est un rendez-vous que personne ne rate. Puis les propositions ont dépassé les frontières. C’est ainsi que l’on a pu réaliser la première édition des Assises du journalisme de Tunis, en novembre 2018. Nous avons concrétisé un vieux rêve, celui de faire dialoguer les deux rives de la Méditerranée.

 

Propos recueillis par Perrine Basset et Mathilde Warda.