DSC_0045

Retrouvez l’essentiel de la conférence « EMI : Quelles initiatives en Europe ? »

Animé par Giovanni Melogli, journaliste, membre de l’Alliance internationale de journalistes. Avec Serge Barbet, directeur du CLEMI, Victoria Leroy, de la Commission européenne; Louise Bartlett, journaliste et membre de Mediaeducation.fr, Ninon Ueberschlag, animatrice EMI, Stéphane Hoebeke journaliste à la RTBF.

LES ENJEUX

La Commission européenne l’avait annoncé dans sa communication ces dernières semaines. Du 18 au 22 mars prochain, se tiendra dans toute l’Europe la première semaine européenne pour l’Éducation aux médias et à l’information. Dans le cadre de sa lutte contre les fake news et la désinformation à l’ère du numérique, l’Union européenne (UE) lance cette initiative dans la perspective des élections européennes en mai prochain. « On cherche à souligner l’importance de l’EMI et de la promouvoir dans l’ensemble de l’UE, mais aussi de prévenir des dangers du numériques aux portes de la prochaine campagne électorale ». Des événements à Bruxelles et dans le reste de l’Europe auront lieu tout au long de la semaine. C’est un total de 185 évènements qui se tiendront partout en Europe, même si près des deux tiers seront en France. L’EMI apparaît être un bon moyen pour l’Europe, comme pour des acteurs nationaux ou locaux, de rapprocher les citoyens de l’information

CE QU’ILS ONT DIT

Serge Barbet : « La culture et l’information sont des leviers prioritaires pour construire une citoyenneté européenne, l’EMI est donc une priorité. »

Ninon Ueberschlag : « Au cœur de l’UE, tout le monde a sa place pour faire du journalisme, il est à la portée de tous et de toutes. »

Stéphane Hoebeke : « L’objectif est de rendre chaque citoyen actif autonome vis à vis des médias dont il est spectateur mais aussi acteur puisque tout le monde peut potentiellement devenir un média. »

Victoria Leroy : « Une grande partie du travail est de faire réagir l’esprit critique et de développer l’agilité d’esprit du public à travers l’EMI »

A RETENIR 

Échanger sur l’innovation et la création numérique va de pair avec les EMI, c’est la raison pour laquelle l’UE a mis en place l’obligation pour les Etats membres de développer des structures et des outils efficaces pour favoriser l’EMI. L’UE a aussi fait en sorte d’obliger tous les Etats membres à soutenir l’EMI puis à faire un rapport tous les trois ans sur l’état de leurs actions locales. L’Éducation aux médias et à l’information est donc devenue un enjeu international aux résonances européennes à partir de la semaine prochaine. Une initiative pourtant déjà implanté à l’échelle nationale, en France comme en Belgique. La RTBF, par exemple, s’est dotée d’un programme en ligne nommé « Easy news » traitant de l’actualité pour les jeunes en créant des formats vidéo courts. « C’est une évidence qu’un média, qui plus est public, fasse de l’EMI. On adopte chaque année un plan stratégique qui fixe des actions prioritaires ». Dans l’Hexagone, le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi), appelé aussi Centre pour l’éducation aux médias et à l’information met en place et soutien l’EMI depuis longtemps déjà. Comme le souligne son directeur Serge Barbet, « la semaine de la presse et des médias à l’école existe en France depuis près de trente ans donc la semaine européenne des EMI s’inscrit parfaitement dans la continuité de cette initiative. Ma seule préoccupation dans mon rôle de Clemi est de parvenir à répandre cette initiative dans les territoires français. » Une éducation aux médias qui peut s’articuler nationalement mais à plus petite échelle aussi, comme en Alsace où, en 2014 une radio associative s’est donné comme pari de créer une entente de radios européennes en coopération avec le Parlement européen. Grâce à cela est né Europhonica dont a fait partie Ninon Ueberschla. Cette initiative a permis aux jeunes de prendre possession des studios du Parlement européen lors des sessions plénières et d’en faire une émission avec les jeunes de différents pays.

Benjamin BEIXERAS