Retrouvez l’essentiel de l’atelier « Les quotidiens dans 10 ans ».

Stéphane Frachet, David Carzon et Vincent Peyrègne.

Stéphane Frachet, David Carzon et Vincent Peyrègne. Photo : Lucas Hueber

 

Animé par Stéphane Frachet, (Les Echos, administrateur de club de la presse du Centre-Val-de-Loire), avec Vincent Peyrègne (Directeur général de WAN-IFRA (World Association of Newspapers and News Publishers) et David Carzon (Directeur adjoint de Libération).

LES ENJEUX

Depuis quinze ans, la presse quotidienne décline… Quels que soient les titres, nationaux ou régionaux, les chiffres sont en baisse constante. En 2016, Ouest-France a perdu 2,5 % d’abonnés, Sud-Ouest 3,3 % et La Voix du Nord a perdu 5% de son lectorat. Quant aux quotidiens nationaux, la situation la plus préoccupante est celle de Libération qui a perdu 17 % de ses lecteurs. Tous ces chiffres (tirés de l’Observatoire du Journalisme et de la déontologie) définissent clairement un changement de pratiques de la part des lecteurs. En effet, ces derniers lisent maintenant le journal sous sa forme numérique. Désormais les audiences explosent en ligne. Les médias doivent donc s’adapter au numérique et à ses contingences. Mais dans tous les cas, « il est indispensable d’aller chercher le lecteur là où il est », explique David Carzon de Libération.

 

CE QU’ILS ONT DIT

Vincent Peyrègne : « Aujourd’hui, il est indispensable de personnaliser les contenus, permettre aux lecteurs différents niveaux de lectures. Ainsi, nous avons du contenu qui correspond à notre environnement. Alors qu’un kiosque, c’est l’inverse… Ce dernier génère des intérêts divers. Aujourd’hui il faut s’ouvrir, voir ce qu’il se passe dans les autres journaux. C’est la fin des médias de masse… La survivance des médias tient à l’émergence de communautés et aux particularités de chacune de ces communautés. »

Vincent Peygrègne, directeur général de WAN-IFRA (World Association of Newspapers and News Publishers). Photo : Lucas Hueber

 

David Carzon : « La plupart du temps, on oublie que nous, journalistes, travaillons pour être lu. Il faut diversifier les contenus au maximum et essayer de diversifier les revenus aussi… Il faut prendre en compte le modèle publicitaire, la question du numérique, la consommation de l’information. Aujourd’hui, il faut savoir apporter une plus-value à l’information et se démarquer car beaucoup de lecteurs ne savent pas d’où vient l’information qu’ils sont en train de lire…»

David Carzon, directeur adjoint de Libération.

David Carzon, directeur adjoint de Libération. Photo : Lucas Hueber

 

CE QU’IL FAUT RETENIR

Le numérique permet aux journaux d’accroître leur nombre d’abonnés mais ces derniers connaissent surtout la marque média. Il est désormais indispensable d’avoir une valeur ajoutée pour se démarquer et se différencier des autres médias. Cela passe par la formation des journalistes, ce sont eux qui devront s’adapter aux nouveaux formats et outils.

Estelle Lévêque, étudiante en Master Journalisme et Médias Numériques à Metz.