Photo : Lucas Turci/EPJT

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Quatre initiatives en faveur de la diversité dans les médias ».

Animé par Anne Bocandé, journaliste indépendante et cheffe de projet incubation médias au Medialab 93, avec Maxime Daridan, BFM TV, Lannuaire vu des quartiersMarc Epstein, président de La chance, pour la diversité dans les médiasRyad Maouche, rédacteur en chef du média en ligne Frictions.co ; Claudia Rahola, responsable du comité « diversité » de lAFP.

Les enjeux

Les gilets jaunes, le mouvement Black Lives Matter, l’élection de Donald Trump, le Brexit… Ces dernières années, de nombreux événements de grande ampleur sont venus surprendre les médias. Ces pressions populaires interrogent sur le traitement de l’information par les journalistes, leurs biais mais aussi leur représentativité. Comment les médias peuvent-ils sortir de cette ornière et afficher un visage plus pluraliste ?

Ce qu’ils ont dit

Maxime Daridan : « L’annuaire des quartiers regroupe plus de 1500 Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). C’est un outil de facilitation entre habitants de quartiers populaires, dans le modèle du manuel des expertes. Il permet aux journalistes de mieux comprendre les sujets liés aux quartiers et de générer de nouvelles idées. Le succès, on l’aura quand les marronniers seront traités avec des publics bien plus diversifiés dans ces quartiers défavorisés. »

Marc Epstein : « Le chiffre dont on est le plus fier, c’est celui des anciens de notre formation La chance qui deviennent journalistes : 75 %. »

« C’est très important que des jeunes journalistes soient issus de milieux divers pour enrichir la conversation le matin en conférence de rédaction, quand on discute du traitement des angles, des sources… Représenter la diversité de la population, c’est notre travail. »

Ryad Maouche : « Pour Frictions, nous sommes partis d’un constat assez simple : les sujets de conversation sont devenus mondiaux, dépassent les frontières, mais leur perception change selon le lieu où l’on vit. On veut documenter ces différentes perception. C’est un travail de PQR à l’échelle mondiale. »

Claudia Rahola : « On se rend compte que le profil des journalistes est un peu le même. Nous avons monté le comité « diversité » pour diversifier les profils. »

« Aller plus loin, ça veut dire aussi faire beaucoup plus de mentoring, aller à la recherche de gens qui ne sont pas dans les écoles, qui ont eu une expérience professionnelle avant qui n’a rien à voir avec le journalisme. »

À retenir

Le baromètre du CSA mesure depuis 2009 la diversité dans les médias audiovisuels. Son dernier rapport dresse un portrait robot du journaliste à la télévision : un homme blanc, valide, âgé de 35 à 49 ans, vivant en ville et issu d’une catégorie socio-professionnelle supérieure. Face au manque de diversité dans les rédactions et aux biais que cela crée, de nombreux médias cherchent à aller vers plus de pluralisme. Les défis sont nombreux mais les initiatives aussi.

Lucas Turci