Retrouvez l’essentiel de la conférence « Médias des villes, médias des champs : Les médias de proximité en zones rurales et urbaines ».

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Les différents formats de diffusion étaient représentés pour aborder l’information indépendante et citoyenne. Photo : Ralitsa Dimitrova

Avec Laurent Cougnoux, (rédacteur en chef, le Lot en Action), François Malabave, (Radio Fréquence Mistral- Alpes du sud), Nordine Nabili, (Bondy Blog), Jean-Noël Robillard, (TV Bruits – Toulouse).

LES ENJEUX

Dans les quartiers comme dans les villages, les médias de proximité qualifiés d’alternatifs cherchent à donner la parole aux citoyens et à contribuer au développement du territoire. Dans une situation où les subventions accordées aux médias indépendants sont toujours plus difficiles à obtenir, ces petites rédactions misent sur leurs bénévoles, impliqués au sein de la vie locale. Après les attentats à Charlie Hebdo, l’Etat a déboursé 1 million d’euros à destination des médias libres.

L’objectif de la conférence était d’expliquer les différents moyens qu’ont ces médias alternatifs pour survivre. Mais également d’aborder les valeurs qu’il souhaitent véhiculer, en parallèle des médias de masse.

CE QU’ILS ONT DIT

Nordine Nabili : « Sur le Bondy Blog, ce sont les jeunes issus des banlieues qui participent au contenu. Ils prennent part aux conférences de rédaction et développent leur créativité. On voit très peu de jeunes entre 20 et 25 ans présents sur les plateaux télé, surtout lorsqu’ils sont issus des quartiers. A travers le blog, on leur offre une réelle chance de s’exprimer et d’avoir un regard sur l’actualité. En ce qui concerne le modèle économique, même après dix ans d’existence, nous avons toujours des difficultés .»

François Malabave : « La radio associative a une vocation citoyenne d’éducation populaire. Je dirais qu’on est dans un militantisme soft, qui permet d’avancer doucement des idées sur la citoyenneté. Du côté des subventions, les radios associatives bénéficient d’une somme annuelle de 30 millions d’euros qui font vivre 650 radios libres. »

Laurent Cougnoux : « Les médias qui touchent les milieux ruraux peuvent avoir le sentiment d’être totalement abandonnés par les services publics. Après 7 ans d’existence du Lot en Action, nous n’avons toujours pas de salariés. Ce sont 100 bénévoles qui se chargent de distribuer le journal. Les acteurs qui veulent communiquer se tournent vers les médias libres car ce sont des formats qui permettent d’approfondir les choses. C’est un milieu qui voit naître beaucoup de projets, certes éphémères, mais qui méritent d’être soutenus.»

Jean-Noël Robillard : « Le modèle associatif est basé sur l’engagement bénévole. Il y a des moyens de faire des choses y compris sans moyens. Pour parler chiffres, la municipalité de Toulouse nous a fait une subvention de 6 000 euros, mais nos dépenses sont nombreuses en télévision, notamment sur l’aspect technique. Notre idée c’est de donner la voix aux sans voix et d’avoir un enracinement dans les communautés. Certains phénomènes d’actualité sont mal couverts par les médias classiques. »

À RETENIR

Malgré des difficultés économiques évidentes, qu’ils soient sur le web, le print ou encore l’audiovisuel, les médias indépendants cherchent à affirmer leur aspect citoyen et participatif. Ils souhaitent proposer une autre voix, plus proche de leur territoire, au sein d’un paysage médiatique dirigé par « une aristocratie qui regarde la société du haut de la Tour Eiffel. »

 Ralitsa DIMITROVA