Retrouvez l’essentiel de l’événement « Atelier École partie I. Étudiant(s)s en journalisme, toujours aussi accros à l’info ? »

Cyril Petit, journaliste, Dario Borgogno, étudiant en première année de master à l’ESJ Lille, Corinne VANMERRIS, directrice adjointe de l’ESJ Lille et Maëva Dumas, étudiante en première année de master à l’EPJT, passée par la prépa La Chance. Photo : Mathilde Lafargue/EPJT

Avec Cyril PETIT, journaliste, Dario BORGOGNO, étudiant en première année de master à l’ESJ Lille, Maëva DUMAS, étudiante à l’EPJT, passée par La Chance pour la diversité.

Animé par Corinne VANMERRIS, directrice adjointe de l’ESJ Lille.

 

Les enjeux

Le suivi de l’actualité est indissociable du quotidien du journaliste. En première ligne de ce phénomène : les étudiants des écoles de journalisme. De plus en plus, un phénomène de « perte du goût de l’info » émerge. À l’image d’une partie des Français, ces étudiants ne sont pas non plus exclus de ce surmenage face au trop-plein d’information.

 

Ce qu’ils ont dit

Corinne VANMERRIS : ​« J’ai deux anecdotes à vous raconter. La première concerne Patrick de Saint-Exupéry, un journaliste installé dans la profession. Il venait à l’ESJ pour encadrer des sessions. Un jour, il est arrivé à la gare de Lille et m’a contacté pour me dire qu’il serait en retard à l’école parce qu’il avait pris des journaux pour les lire à la gare. C’était son rituel et j’ai senti qu’il prenait plaisir à parcourir l’actualité du jour. L’autre anecdote concerne les étudiants de l’ESJ. Ils sont venus me voir, un matin, pour me demander d’annuler le questionnaire d’actualité qui était prévu tous les quinze jours. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas eu le temps de réviser l’actualité à cause de leur trop grande charge de travail. Et je me suis rendue compte, ici, que suivre l’actualité était, pour eux, un exercice très scolaire et non pas un plaisir. »

« Les 20-25 ans peuvent être victimes d’infobésité. Dans tous les sondages et les baromètres, c’est une tendance qui émerge. Il n’y a donc pas de raison pour que les étudiants en école de journalisme ne le soient pas aussi. »

Cyril PETIT : ​« L’actualité s’impose aux journalistes et n’est pas négociable. »

« Pour retrouver le goût de l’info, une des pistes serait de s’intéresser aux gens pour qu’en retour, ils s’intéressent à nous. »

Maëva DUMAS : ​« Quand on prépare les concours, le rythme est assez intense. Avec la prépa La Chance, nous avions une masse d’infos qu’il fallait connaître. Et, au sein de l’EPJT, nous avons des travaux pour maintenir ce suivi de l’actualité. »

Dario BORGOGNO : ​« Quand on arrive en école de journalisme, on fait un burn-out de l’info. Avant l’oral d’admissibilité à l’ESJ, j’apprenais plein de choses car j’angoissais à l’idée des questions qu’on allait me poser. »

 

À retenir

Dans les écoles de journalisme, les étudiants peinent parfois à prendre du plaisir dans leur suivi de l’actualité. La raison ? Leur intérêt est impacté par la charge de travail de leurs études. Alors que le suivi de l’actualité devrait être inné, il s’apparente parfois, pour certains, à un exercice scolaire. Surtout, le manque de temps les conduit à sélectionner les productions journalistiques qu’ils lisent, écoutent ou regardent. Résultat : les étudiants suivent davantage les sujets d’actualité qui les intéressent, au détriment de ceux qui les captivent moins. Cette sélection risque, pourtant, de biaiser leur regard sur certaines actualités.

Anne-France Marchand (EPJT)