Reeta Nousiainen est professeure en journalisme à l’université Haaga-Helia et chercheuse spécialisée sur les questions de diversité dans les rédactions. Invitée à la première édition des Assises européennes du journalisme à Bruxelles, elle s’exprime sur l’évolution des rédactions.

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Reeta Nousiainen. J’ai travaillé en tant que journaliste pendant longtemps et maintenant je fais un doctorat sur la diversité dans les rédactions en Finlande. J’ai interviewé plusieurs éditeurs en chef finlandais et après analyse de ces réponses, il ressort qu’ils pensent tous que la diversité dans les rédactions est importante. Cependant, ils manquent de moyens pour l’améliorer. C’est difficile pour eux de trouver les bonnes personnes.

Delphine Grote. Vous dites qu’il y a une grande différence entre la place des femmes dans les rédactions en Finlande et leur place en Belgique ou plus généralement. Pouvez-vous expliquer cette différence ?

Reeta Nousiainen. Le premier aspect, c’est que la Finlande est un petit pays, il n’y a que 5.5 millions d’habitants donc on a vraiment besoin de chaque personne. Tout le monde doit faire sa partie du travail dans la société. Ensuite, les rédactions ne sont pas différentes d’autres bureaux. Elles sont assez similaires aux lieux de travail dans l’éducation supérieure par exemple.

Delphine Grote. Donc en Finlande, il y a un meilleur équilibre du nombre d’hommes et de femmes dans tous les métiers ?

Reeta Nousiainen. Oui, effectivement, il y a un meilleur équilibre. Cependant, un des problèmes que nous avons c’est que les hommes travaillent dans certains secteurs et les femmes dans d’autres. Il y a plus d’infirmières que d’infirmiers et plus d’hommes ingénieurs que de femmes. Mais pour ce qui est du journalisme, c’est assez divisé entre les deux.

Delphine Grote. Vous avez dit que la diversité au niveau de l’immigration n’est pas représentée dans les rédactions. Que pouvons-nous faire pour résoudre ce problème ?

Reeta Nousiainen. C’est la question à laquelle je tente de trouver une réponse. Je pense qu’on doit penser différemment. On ne peut pas croire qu’un journaliste issu de l’immigration est semblable à un journaliste natif. On doit avoir une idée moins stricte de ce qui constitue une identité journalistique. On doit aussi donner plus d’opportunité pour avoir plus d’exemples de personnes issues de l’immigration qui deviennent journaliste. Avoir de bons exemples peut motiver les étudiants issus de l’immigration à étudier le journalisme.

Réalisé par Delphine GROTE et Elodie LEROY (Ihecs)