L’administrateur général de l’Hiecs, l’école bruxelloise partenaire de ces premières Assises européennes du journalisme, revient sur l’importance d’un tel événement pour les étudiants en journalisme

Jean-François Raskin, administrateur général de l'IHECS

Photo : Loriana Candela/Ihecs

Pourquoi avoir organisé les premières Assises européennes du journalisme à l’Ihecs ?

Jean-François Raskin. L’idée est née d’une rencontre entre Jérôme Bouvier, président de Journalisme et Citoyenneté, et Nordine Nabili, président du master en journalisme chez nous. Il y a un intérêt majeur à organiser ce genre d’évènements où des journalistes européens peuvent se rencontrer et échanger sur leur métier, son avenir et ses difficultés. Notre école est très ouverte sur le monde, les mutations et l’avenir du métier. On s’est dit : « Pourquoi pas faire ça ensemble ? »

Qu’est-ce que cela apporte aux étudiants ?

J.-F. R. Cela leur offre d’abord une réflexion sur le métier. Les thématiques abordées sont essentielles et évoquées en partie dans le cadre de leurs études. C’est l’opportunité de rencontrer des points de vue autres que ceux des professeurs car il y a un vrai débat autour des enjeux sociétaux et du métier de journaliste. Cela leur permet de rencontrer des gens et de discuter. J’invite les étudiants à aller voir les conférenciers, à parler avec leurs voisins. On a des personnalités importantes qui assistent aux Assises pendant ces deux jours et il ne faut pas hésiter à leur parler. Ils sont souvent très contents de répondre aux étudiants et il faut en profiter. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de rencontrer des journalistes qui viennent de toute l’Europe et même de l’autre côté de la Méditerranée et de l’Ukraine.

Est-ce que vous imaginez réaliser d’autres évènements comme celui-ci ?

J.-F. R. Nous en discuterons après avoir fait le bilan mais il devrait y avoir une seconde édition en novembre 2024, tous les deux ans. Il y a beaucoup d’évènements qui se passent à l’Ihecs, mais des évènements de cette ampleur demandent beaucoup d’énergie et de moyens.

Existe-t-il un journalisme européen selon vous ?

J.-F. R. Je pense qu’il existe un journalisme qui partage un même socle de valeurs. Et ce socle de valeurs, c’est celui qui fait partie de la charte fondamentale européenne. Mais je ne pense pas qu’il y ait un modèle de journalisme en Europe. Je pense que les modèles sont différents en fonction de la culture, de l’histoire, même si les règles fondamentales et les principes sont inscrits dans la législation européenne. Elle s’impose à tous les pays et donc aux journalistes. Il y a quelque chose qui les réunit. Et ce partage de valeurs doit permettre des rencontres qui font qu’il y a aussi un partage d’histoire et de solidarité qui doit se faire au niveau européen et au-delà. La problématique du métier de journaliste n’est pas limitée aux 27 pays de l’Europe, elle est mondiale. Et l’Europe peut jouer un rôle.

Recueilli par Loriana Candela (Hiecs)