Retrouvez l’essentiel de l’événement « Media Freedom Art : un enjeu européen majeur »

Jean-Pierre de KERRAOUL, Pablo AIQUEL, Renate SCHRÖDER, Maciej STYCZEN et Clothilde LE COZ. Photo : Julien Grohar/EPJT

Avec Pablo AIQUEL, secrétaire-général adjoint du SNJ-CGT, JeanPierre de KERRAOUL, European Newspaper Publishers’ Association (ENPA), Renate SCHRÖDER, directrice de la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ) et Maciej STYCZEN, chargé de mission DG Connect de la Commission européenne. 

Animé par Clothilde LE COZ, responsable du développement international de J&C. 

 

 

Les enjeux

Le Media Freedom Act, qui vise à renforcer l’indépendance des journalistes, a été définitivement adopté mais crée des débats au sein de la profession des journalistes. 

Ce qu’ils ont dit

Maciej Styczen (chargé de mission DG Connect) : « Il y a des problèmes avec les médias partout en Europe. En France, il y a par exemple un problème avec la protection des journalistes. Dans cet environnement, il était clair qu’on devait agir. »

« Les médias traditionnels sont devenus beaucoup plus faibles d’un point de vue économique par rapport aux nouvelles plateformes »

« C’est impossible de trouver la solution capable de satisfaire tout le monde. Si nous mettons en place des règles très strictes, elles pourraient avoir des impacts négatifs sur certains pays membres. »

Renate SCHRÖDER (directrice de la fédération européenne des Journalistes) : « Le Parlement européen a fait un grand travail pour renforcer l’Act mais il devrait être encore plus ambitieux. »

« Le point le plus important, c’est l’article 5 sur l’indépendance des médias publics. Notamment pour des pays comme l’Italie, la Pologne et la Slovaquie. »

« Il y a encore des grandes différences entre Europe occidentale et Europe de l’est. Tout régler dans un texte est très compliqué. »

Pablo Aiquel (chargé de mission DG Connect) : « On s’attendait à ce que ce soit la Hongrie qui attaque le MFA mais en fait, Emmanuel Macron l’a fait. »

« Il faut écouter les journalistes professionnels, les syndicats se sont opposés à la certification des plateformes. On voudrait un système dans lequel on puisse comprendre qui sont les vrais médias sans devoir payer. »

Jean-Pierre de Kerraoul (European Newspaper Publishers’ Association) : « En France, on a la loi de 1881, qui est le socle sur lequel on vit depuis ce moment-là. C’est quelque chose qui marche et qui est fondamental. On avait le sentiment que la volonté de l’UE de réguler et réglementer la liberté de la presse risquait de contraindre à une modification de la loi de 1881. »

« On n’a pas du tout réglé le problème des plateformes. Le vrai problème est la disproportion entre les grandes plateformes et les médias européens. »

« Le MFA marque un certain nombre de principes mais il n’est pas efficace avec les éditeurs de presse. » 

À retenir

Alors que le travail des journalistes est de plus en plus menacé par les différents gouvernements des Etats membres de l’Union européenne, un nouveau règlement vient d’être promulgué. Le Media Freedom Act permet en principe une plus grande liberté pour la presse et une limite à la concentration des médias. Il ne s’agit pas d’une norme parfaite mais d’un outil dont les journalistes peuvent se saisir pour faire valoir leurs droits.

Un des grands enjeux de cette conférence était la complexité pour l’UE d’établir un texte qui puisse convenir à la situation de chaque Etat membre. Il y a une grande distinction entre l’Europe occidentale et l’Europe de l’Est. A l’Ouest, le problème se cristallise autour des relations entre les grandes plateformes et les médias. A l’Est, la plupart des médias voient les plateformes comme un lieu de liberté alors que leurs gouvernements respectifs tentent de les en priver.

Saskia JUIGNER DOUBINSKY (EPJT)