Retrouvez l’essentiel de la conférence « Donner le goût de l’info. Les initiatives des médias jeunesse »

Animé par Aurélie Kieffer, journaliste à France Culture, avec Raphaële Botte, rédactrice en chef de la revue Dong ! et journaliste à Mon Quotidien, Frédéric Fontaine, rédacteur en chef de Géo Ado, Marion Gillot, rédactrice en chef du Monde des Ados, David Groison, rédacteur en chef de Phosphore, Olivier Voizeux, rédacteur en chef de Science et Vie junior.

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(Photo : Suzanne Rublon)

LES ENJEUX

Comment donner envie aux jeunes ados de s’informer ? Existe-t-il une défiance de la presse jeunesse ? L’objectif premier de cette offre éditoriale est pourtant « d’éduquer les jeunes à bien s’informer, afin d’en faire des citoyens avertis », introduit Aurélie Kieffer, animatrice de ce débat. Aujourd’hui, ces magazines de presse jeunesse font face à la crise du papier et des problématiques de renouvellement sur le web et les réseaux sociaux. Pour y remédier, les cinq journalistes des différents titres sont d’accord sur un point : le besoin d’intégrer les lecteurs à la conception du magazine. « On construit notre magazine avec les lecteurs, notamment avec la centaine de jeunes reporters qui sont un peu partout en France, qui nous accompagnent lors des interviews », explique Marion Gillot. Impliquer les jeunes pour qu’ils comprennent mieux le rôle du journaliste. Malgré ça, des critiques et des interrogations persistent. La rédactrice en chef du magazine Le Monde des Ados explique que, lorsqu’elle était en intervention dans une classe, un élève lui a demandé : « Quand vous rencontrez des gens, vous les payez combien ? »

CE QU’ILS ONT DIT

David Groison : « Bayard a fondé la presse jeunesse, en faisant le pari de créer une presse pour les enfants qui ne lisent pas. L’objectif était de construire une expérience enrichissante entre les parents et les enfants, lors d’un rendez-vous particulier. »

Raphaële Botte : « On tente le défi d’appréhender l’actualité dans l’air du temps plus que l’actu chaude, même si on a l’impression d’être à contre-courant ».

Olivier Voizeux : « Sciences et Vie junior est un magazine masculin, malgré nos efforts pour le rendre mixte. Il ne l’est pas dans le ton, mais les deux tiers de nos abonnés sont des garçons ».

Frédéric Fontaine : « Dans notre nouvelle formule, on cherche à avoir un autre style de narration. Ce sont les expériences personnelles qui font les voyages. C’est pourquoi on raconte des histoires vraies, qu’on doit incarner. »

Marion Gillot : « Nos lecteurs sont bienveillants, c’est super de travailler en presse jeunesse. On a douze ans dans sa tête tous les jours. »

A RETENIR

Afin de s’adresser à tous les jeunes, chaque magazine a ses propres initiatives : Le Monde des Ados coécrit son magazine avec ses jeunes reporters partout en France, tandis que le magazine Science et Vie junior propose une thématique « Les oublié.e.s de la science » afin de parler des femmes qui ont contribué à la science, dans un objectif de féminiser leur lectorat. Si les journalistes sont d’accord pour dire que leurs lecteurs sont bienveillants, le rôle des réseaux sociaux ou de Youtube contribue à la diffusion des fake news et des théories du complot. Le besoin d’éduquer les jeunes à bien s’informer semble plus important que jamais. « Le média principal pour un gosse, c’est la cour de récré », rappelle Frédéric Fontaine.

Perrine Basset