Education à l'info, agir dès le primaireApprendre à bien s’informer dès le plus jeune âge est l’un des enjeux de notre époquePhoto : Clara Gaillot

Retrouvez l’essentiel de l’atelier « Éducation à l’info : agir dès le primaire »

Animé par Virginie Sassoon (responsable Pôle Labo – formation au CLEMI), avec Marie Révillion, rédactrice en chef adjointe déléguée au monde enseignant chez Milan presse, Christophe Dupuis, chargé de mission DANE 1er dégré, Cécile Bourgneuf, journaliste au P’tit Libé, Gaëtan Despres, président de l’association Jeunes reporters 8 à 18 ans et Anne Lechaudel, coordinatrice académique EMI 1er degré au CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information) de l’académie de Paris.

LES ENJEUX

Utiliser Twitter même dans une classe de maternelle, prévenir le cyber-harcèlement, créer sa propre page Wikipédia… C’est un fait : les enfants utilisent les réseaux sociaux de plus en plus jeunes et sont donc inévitablement exposés à tout ce que l’on peut trouver sur Internet. Enseignants et représentants du CLEMI commencent à s’allier pour éduquer au mieux les jeunes aux médias. Les cinq intervenants sont tous tombés d’accord : « Plus on apprend jeune, plus on apprend vite et bien. »

CE QU’ILS ONT DIT

Marie Révillion« Nous avons créé une plateforme en ligne qui s’appelle « 1 jour, 1 actu ». On peut trouver une web série où le but est de répondre aux questions que peuvent se poser les enfants. Nous recevons presque trois cents questions par semaine et avons déjà produit cinq cents épisodes. Ce que l’on veut dire à un enfant avec cette initiative c’est « Tu te poses des questions. C’est normal. Nous on va t’aider à trouver la réponse. »

Christophe Dupuis« Ce dont il faut s’assurer avant de lancer un projet dans une école, c’est que l’enseignant soit vraiment motivé. Il faut aller le chercher. Car l’éducation aux médias cela ne passe pas que par les enfants. Il faut former les enseignants. Car les enfants apprennent vite. L’un des projets que nous avons mis en place, c’est de les laisser créer une page Wikipédia. On sait que beaucoup d’élèves font des copier-coller du site. Nous, nous avons choisi de leur faire créer une page sur un village de leur région. Cela a pris un an car ils devaient tout vérifier. Et ils ont également dû coder la page. »

Cécile Bourgneuf : « Nous avons eu la volonté de développer le P’tit Libé car nous avons reçu énormément de réactions positives, ce qui est rare quand on travaille dans un journal. Depuis deux ans, chaque vendredi, on explique une actualité, un grand événement. On ne leur cache rien car, oui, ils sont petits, mais avec les bons mots on peut tout leur expliquer. »

Gaëtan Despres« Les enfants qui font partie de l’association ont entre 8 et 18 ans, alors ils s’entraident. Ils participent à des concours, ils publient de manière intelligente sur les réseaux sociaux, ils progressent en français tout en s’amusant. Et honnêtement, voir des jeunes qui prennent confiance en eux, ça vaut tout l’or du monde. »

Anne Lechaudel : « L’éducation aux médias doit se faire dès le plus jeune âge même si dans les écoles maternelles et primaires, elle ne se fait pas de la même manière qu’au lycée. Mais plus on apprend jeune, plus on apprend vite et bien. Le but est aussi, même s’ils sont petits, de travailler sur l’actu avec un grand « A » et non pas sur des articles liés au le milieu scolaire. »

À RETENIR

L’éducation aux médias ne devrait pas être un luxe dans les écoles. L’EMI fait d’ailleurs parti du socle commun mais est une discipline transversale. À l’ère où les fausses-nouvelles et les théories du complot fleurissent sur Internet, les jeunes doivent avoir les armes pour les combattre.

Manon Brethonnet