Retrouvez l’essentiel de l’événement « Enquêtes transnationales sur le climat et les migrations : partage d’expériences »

Photo : Marie Le Bobinnec/EPJT

Avec Chloé Emmanouilidis (Chypre), journaliste indépendante ; Stella Levantesi (Italie), journaliste spécialisée sur les questions de climat et Urszula Idzikowska (Pologne), journaliste spécialisée sur les questions de migration.
Animé par Klaudia Bronckaerts (Belgique), de JournalismFund.

 

 

Les enjeux

L’organisme JournalismFund promeut les investigations entre journalistes de différents pays. Il propose pour cela des financements, des propositions de mentors pour ceux qui en ont besoin, et arbitre également les éventuelles questions éthiques. A l’heure de différents conflits ou questions mondiales, les trois intervenantes du jour partagent leurs expériences.

Ce qu’ils ont dit

Chloé Emmanouilidis : « Nous travaillons en groupe sur les feux sauvages dans le Sud de l’Europe. Nous avons eu du mal à prouver certaines hypothèses à cause du manque de données locales dans certains pays. L’objectif était de trouver un angle commun à tous nos pays. »

« Je suis convaincue que travailler de façon transnationale a plus d’impact : cela permet d’être publié dans plusieurs pays et d’être lu par encore plus de personnes. »

Stella Levantesi : « Nous travaillons sur la question du gaz en Europe, notamment depuis l’invasion russe de l’Ukraine. C’est une question épineuse, parce qu’il faut lutter contre les entreprises et lobbies. »

« Le plus important, c’est de garder en tête la raison pour laquelle on fait ce métier, pour laquelle on travaille sur ces questions. Il faut prendre du recul, brosser un tableau plus large de son propre sujet. Et dans cet objectif de recul, parler avec d’autres journalistes, entendre leur état d’esprit et partager son expérience, c’est plus qu’essentiel. »

Urszula Idzikowska : « Nous travaillons sur la question LGBT+ en temps de guerre. Je me suis rendue trois fois en Ukraine pour étudier le sujet mais c’était plus difficile que ce que je croyais. Avec mon collègue, nous avons appris l’ukrainien : cela nous semblait obligatoire. »

« Nous pouvons voir que l’influence de la Russie grandit. En Pologne, d’où je viens, mais également dans d’autres pays. Les Russes commencent à répandre cette idéologie autour de valeurs familiales dites “traditionnelles”. C’est une question qui dépasse celle du pays en guerre. »

« Je ne vais pas au front parce que je ne suis pas correspondante de guerre. A la fin de ma journée, je rentre chez moi dans un endroit sûr, alors que les activistes que je rencontre restent dans une situation critique. »

À retenir

« Les histoires ne s’arrêtent pas aux frontières », souligne Klaudia Bronckaerts, de JournalismFund. A travers les témoignages des trois intervenantes sur leurs reportages respectifs, l’importance d’échanger entre journalistes de différents pays paraît nécessaire alors que les sujets se mondialisent. 

Marie Le Bobinnec