Retrouvez l’essentiel de l’événement « Existe-t-il un modéle européen du journalisme ? »

Richard Fletcher, Konrad Bleyer-Simon, Teresa Küchler, Marco Nassivera et Nordine Nabil (de gauche à droite) Photo : Pauline de Briey/IHECS

Avec Konrad Bleyer-Simon, chercheur associé au Center for Media Pluralism & Media Freedom, Richard Fletcher, pour le Reuters Institute for the study of Journalism, Marco Nassivera, rédacteur en chef d’Arte et Teresa Küchler, journaliste et vice-présidente de l’Association de la Presse Internationale
Animé par Nordine Nabili, président de la section presse-info de l’Ihecs.

 

 

Les enjeux

Un journalisme européen est-il possible ? Si l’existence d’une identité européenne met nos invités des Assises d’accord, reste la question de la diversité de l’audience et du traitement journalistique propre à chaque pays membre. L’importance de l’égalité entre les différents pays dans un média commun est également une question loin d’être évidente. 

Ce qu’ils ont dit

Konrad Bleyer-Simon : « Je crois qu’il est possible de créer un média européen de service public mais tout le monde doit avoir voix au chapitre. »

Richard Fletcher : « Nous avons observé les audiences européennes de l’information par rapport au reste du monde. Il y a des divergences au sein de l’Europe, mais aussi des tendances universelles comme les changements dans le schéma de consommation. On ne peut pas affirmer qu’il y a une seule et même audience européenne, mais il y a des convergences. »

Marco Nassivera : « Je ne crois pas en un grand média européen, mais plutôt en une coopération qui, d’ailleurs, existe déjà avec des programmes télévisuels ou avec un consortium de journalistes européens d’investigation. »

« Je garde espoir grâce à la jeunesse. Notamment avec leur maîtrise du numérique qui fera avancer la cause européenne et beaucoup d’autres. »

Teresa Küchler : « Il y a un monopole des médias anglo-saxons lorsqu’il s’agit de l’actualité européenne. Je pense que cela pose un problème : ils imposent un seul point de vue sur les autres pays. »

« Je viens de Suède et je répète à mes collègues britanniques que mon pays est tout aussi important que le leur. Avec la barrière de la langue et les manières différentes de traiter l’actualité, je pense qu’il est difficile de créer un journalisme paneuropéen. »

À retenir

Il y a un potentiel modèle du journalisme européen, non pas à travers un média européen mais plutôt par une coopération entre les journalistes. Les invités ont aussi évoqué la difficulté d’un journalisme européen, en mentionnant la différence de langues, de consommation et de traitement de l’information, ainsi que de l’écriture. Certains ont rappelé la devise européenne « L’union dans la diversité », avec l’espoir que la jeunesse puisse porter un journalisme européen, notamment grâce au numérique.

 

Pauline de Briey (Ihecs) et Coline Poiret (EPJT)