Focus sur la presse jeunesse Le presse jeunesse résiste bien au numérique. Photo : Malvina Raud

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Focus sur la presse jeunesse »

Animée par Benoit Califano, directeur de l’ESJ Pro Montpellier, avec Victoria Jacob, rédactrice en chef adjointe des magazines J’aime Lire Max et Je Bouquine chez Bayard, Julie Lardon, co-fondatrice du journal illustré Albert, Malicia Mai Van Can, directrice éditoriale Milan Planète à Milan Presse et Juliette Salin, directrice des rédactions et des programmes Jeunesse chez Fleurus.

LES ENJEUX

Avec 300 titres, la presse jeunesse en France séduit près de 9 millions de lecteurs. Quelle est son utilité ? Comment expliquer l’actualité aux plus jeunes ? Comment s’adapte-t-elle aux nouveaux enjeux éditoriaux, numériques et commerciaux ?

CE QU’ILS ONT DIT

Victoria Jacob : « Notre but, c’est de montrer aux adolescents qu’ils peuvent trouver des réponses dans la culture sans que cela leur fasse peur. Par exemple, on a parlé de racisme à travers des films comme Le Majordome, Twelve years a slave… Notre prochain numéro sera sur Mai 68. On y décryptera la vie d’un ado aujourd’hui et la vie d’un ado en Mai 68. Notre credo c’est de les ouvrir à la culture. On essaye de les attraper par quelque chose qu’ils connaissent pour les amener vers quelque chose de nouveau, avec plus de réflexion. »

Julie Lardon : « La mission principale qu’on s’est donnée en fondant Albert, c’est le décryptage de l’information. On pense qu’un enfant bien informé est un futur citoyen éclairé. On est né d’un constat après les attentats de Charlie : peut-être qu’on a besoin d’encore plus de décryptage, encore plus d’éducation. On prend un sujet et on reprend les bases de A à Z. L’illustration vient apporter une bouffée d’air parce qu’on est très dense dans le texte. »

Malicia Mai Van Can : « C’est compliqué de trouver les mots justes. Souvent nos lecteurs apprennent à peine à lire. Il faut poser un contexte, montrer un visuel, déterminer quels mots de lexique on va utiliser. Il faut trouver le mot juste qu’ils connaissent, qu’ils puissent comprendre parce qu’il y a un autre mot ou une image à côté. »

Juliette Sallin : « Il y a une volonté des parents de décrocher les enfants de leurs écrans. Les magazines sont un moyen de proposer autre chose. Je crois qu’en plus les enfants sont hyper contents de recevoir leur magazine, c’est un vrai rendez-vous. Ils gardent toute la collection, ils prennent des photos et nous les envoient. Ils ont une relation presque physique avec l’objet magazine. »

A RETENIR

La presse jeunesse semble avoir de beaux jours devant elle. Dans un marché hyper concurrentiel marqué par la place toujours plus grande du numérique, le magazine papier plaît encore aux enfants et à leurs parents. En expliquant le monde aux plus jeunes, elle a vocation à former les citoyens de demain.

Anastasia Marcellin