Retrouvez l’essentiel de l’événement « Focus Yémen – l’état du journalisme et des médias »

Photo : Quentin Thévignot / IHECS

Animé par Saoussen BEN CHEIKH, directrice de projet pour Internews (Tunisie), avec Basheer AL DORHAI, coordinateur de projet pour Internews ; Ahmal AL MEKHLAFI, journaliste indépendante ; Sahar MOHAMMED, journaliste indépendante

 

Les enjeux

Cela fait plus de dix ans que la guerre fait rage au Yémen, entre une coalition menée par l’Arabie saoudite soutenant le gouvernement en place et les rebelles houthis. Selon les Nations unies, près de 400 000 personnes ont perdu la vie dans le pays depuis 2014, que ce soit lors des combats ou en raison de la famine et du manque d’eau. 24 millions de Yéménites vivent sous le seuil de pauvreté et dépendent entièrement de l’aide humanitaire.

Dans ce contexte, les journalistes (et particulièrement les femmes) font face à de nombreuses menaces en exerçant leur métier.

Ce qu’ils ont dit

Basheer AL DORHAI : « L’information au Yémen est la propriété des politiques. Nous luttons pour une information indépendante. »

Ahmal AL MEKHLAFI : « « Les souffrances des femmes journalistes sont deux fois plus importantes que celles des hommes. (…) Nous n’avons pas le droit de voyager, de nous exprimer, ni de rêver. »

Sahar MOHAMMED : « Il y a très peu de journalistes qui travaillent à plein temps. Beaucoup abandonnent leur profession car il n’y a pas de pérennité. »

À retenir

Les journalistes yéménites sont constamment sous pression, souvent arrêtés et parfois même menacés de peine de mort. Ils ne peuvent plus vivre entièrement de leur profession, car il est impossible d’avoir un revenu décent en tant que journaliste. Celles et ceux qui n’ont pas abandonné leur métier travaillent à temps partiel et vivent dans une situation très précaire financièrement. Les femmes journalistes font partie des premières victimes du conflit. Elles ont moins de revenus, moins de droits et moins de protection que les hommes. L’accès à l’information dans le pays est extrêmement limité, en raison du faible nombre de journalistes encore en activité et de l’accès à Internet quasiment inexistant dans le pays.

Quentin Thévignot-Dunyach (IHECS)