Villa Albert Camus

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Francophonie : pour une villa Albert Camus du journalisme »

Animé par Jérôme Bouvier, président de l’association Journalisme & Citoyenneté. Avec Philippe Couve, directeur de Samsa.fr et Maria Santos-Sainz, maître de conférences à l’IJBA – Université Bordeaux Montaigne, auteure de Albert Camus, periodista, éditions Libros.com

LES ENJEUX

Il n’y a pas de lieu, en France, dédié entièrement au journalisme, à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. Outre les écoles de journalisme ou les médias eux-mêmes, l’espace francophone manque d’un lieu de référence, telle la Villa Médicis de Rome pour les arts. C’est donc le projet que Jérôme Bouvier et l’association Journalisme et Citoyenneté souhaitent porter : une Villa Albert Camus du journalisme. Un lieu dédié à la profession, son histoire, sa formation, sa pratique et son avenir.

CE QU’ILS ONT DIT

Jérôme Bouvier : « À ce stade, le projet est une pure utopie. J’ai beaucoup cru à un projet qui vient de voir le jour à Clichy-sous-Bois : maintenant les ateliers Médicis de Clichy-sous-Bois vont ouvrir. Un lieu qui va permettre de dire que la culture française doit aussi être dans ses quartiers populaires. Nous dans l’histoire, il y a Albert Camus, une référence littéraire mais aussi journalistique. C’est aussi l’homme de la francophonie et l’homme du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. Ce lieu doit être un lieu de résidence qui permette d’accueillir sur la durée et dans de bonnes conditions des journalistes pour des projets éditoriaux. Ça peut être aussi un lieu d’éducation à l’information. Et évidemment un lieu d’exposition, de valorisation des œuvres. »

Maria Santos-Sainz : « Albert Camus a aussi été reporter et journaliste d’investigation, ça reste quelqu’un qui a pratiqué tous les genres journalistiques. Il incarne cette diversité dans le journalisme et cette initiative de la Villa Albert Camus est nécessaire pour rassembler et réfléchir autour de l’avenir de notre profession. C’est important d’avoir un accès aux fonds du journalisme, d’aider des chercheurs, de créer des projets éditoriaux. Albert Camus a beaucoup réfléchi sur la responsabilité des journalistes. »

Philippe Couve : « Je ne suis pas camusien et je ne suis plus journaliste mais ça n’empêche pas qu’avec Samsa on forme des journalistes. On s’intéresse à l’innovation professionnelle de ce métier. On va travailler avec plusieurs doctorants européens qui vont travailler sur le sujet. Cela peut rentrer dans le champ de ce que va être cette villa Albert Camus. Une chose est préjudiciable je trouve : il y a une littérature anglophone sur le journalisme très foisonnante et je trouve que la littérature française n’est pas assez dense. »

À RETENIR

Le projet d’une Villa Albert Camus du journalisme reste au stade de réflexion pour le moment. La nécessité d’une telle structure ne fait aucun doute mais sa mise en place n’est pas encore certaine. Plusieurs questions sur la ville qui accueillerait la Villa Albert Camus se sont posées dans le public. Certains aimeraient que l’aspect symbolique soit privilégié avec une ville de la Méditerranée (Marseille et Montpellier ont notamment été citées) et d’autres privilégient l’aspect pratique et l’accessibilité en la situant dans la capitale. Dans tous les cas, ce projet ne pourra pas s’implanter sans apport financier suffisant.

Margaux Dussaud