Retrouvez l’essentiel de la conférence : « La radio dans 10 ans ? »

Pour Pascale Clark, la radio filmée n’est pas le futur. Photo : Lucie Martin

 

Animé par Jean-Charles Verhaeghe, journaliste à la Lettre Pro de la Radio, formateur au CFPJ et consultant, avec Philippe Antoine, directeur de la rédaction de RMC, Erwan Gaucher, directeur numérique de France Bleu, Claire Hanzan, rédactrice en chef vidéo et nouveaux formats sur Europe 1, Joël Ronez, producteur, cofondateur de Binge Audio, et Pascal Clark, journaliste, co-créatrice de BoxSons.

LES ENJEUX

Avec l’arrivée du digital, les usages de la radio ont changé. Et cette tendance va en s’accélérant. Cela implique une adaptation des rédactions à ces changements, à la fois dans la manière de produire des contenus mais aussi dans la manière de les diffuser. Plus largement, comment imaginer la radio dans dix ans ?

 

CE QU’ILS ONT DIT

Philippe Antoine : « Le pari est d’additionner le son et l’image. On peut continuer la radio en ajoutant la fonction image, ce n’est pas incompatible. Il y a un équilibre à trouver mais on choisit la manière dont on regarde ou écoute la radio. Il faut juste que l’auditeur ne devienne pas téléspectateur. »

Erwan Gaucher : « L’auditeur ne se pose plus de questions : il écoute la radio dans la voiture, écoute sur internet au travail et utilise l’appli dans le métro. Il faut adapter ce changement de support et emmener les contenus où se trouvent les auditeurs. »

Claire Hanzan : « Les réseaux sociaux sont un carrefour d’audience et il faut y être. Chaque support a sa grammaire. Donc il y a plein de lignes éditoriales à trouver. Ce qui intéresse est de savoir si le contenu est pertinent. Cela replace le contenu au centre. »

Joël Ronez : « Le grand défi, ce sont les jeunes. Ils écoutent de la musique. Mais pas de radio ni de télé. Ce qui marche, ce sont les formats différents comme Brut. Donc il faut trouver les bons contenus. Pour les jeunes, s’il n’y a que du son, ça n’existe pas. »

Pascale Clark : « Il y a la radio mobile, vidéo, mais on oublie que la radio, c’est du son. Dans 10 ans, j’espère que le son reviendra au centre. »

 

À RETENIR

La radio est en pleine mutation. Il y a d’abord l’arrivée de l’image à la radio. Certaines radios vont vers la radio filmée, voire la radio diffusée à la télévision. Mais pour certains, cette pratique met le son de côté, ce qui fait perdre l’essence même de la radio. Il y a aussi un passage vers le mobile et la mobilité. Le podcast est en plein expansion et il est devenu important pour les radios, qui proposent des millions de podcasts chaque mois. BoxSons, par exemple, mise là-dessus en proposant des contenus à écouter calmement. L’auditeur peut-il écouter sa radio tranquillement ? C’est la dernière réflexion sur laquelle les invités ont débattu. Qui sera l’auditeur dans dix ans ? La réponse est peut-être qu’il faudra s’adapter aux méthodes de consommation des auditeurs qui écoutent de moins en moins la radio dans leur poste mais plutôt sur internet.

Maxime Taldir