Retrouvez l’essentiel de l’événement « Lassitude électorale et lassitude médiatique : vraie ou fausse symétrie ? »

Photo : Amandine Hivert/EPJT

Rémy Buisine, journaliste et vidéaste pour Brut, Frédéric Carbonne, présentateur du « 12-14 » sur France Info, Cléa Chakraverty, cheffe de rubrique politique et société pour The Conversation, Nolwenn Le Blevennec, rédactrice en chef en charge du numérique de L’Obs et Benoit Raphael, journaliste, directeur de la publication de Flint et expert en innovation digitale et média.
Animé par Aude Carasco, journaliste spécialiste des médias à La Croix.

 

 

 Les enjeux

Le baromètre La Croix sur la confiance dans les médias montre que le désintérêt pour l’actualité n’a jamais été aussi fort que pendant l’élection présidentielle 2022. Au fil des mois qui ont précédé le premier tour, les médias ont mis en avant le fait que cette campagne n’intéressait pas les citoyens. La lassitude politique est-elle le reflet d’une lassitude médiatique ?

Ce qu’ils ont dit

Rémy Buisine : « L’idée à Brut était d’écouter ce que le public avait à dire. Aller voir les professions qui ont souffert pendant ce quinquennat pour connaître leurs revendications et leurs préoccupations. Nous voulions les faire entrer dans le débat. »

« J’ai le sentiment que la profession n’a pas été à la hauteur. Il n’y a pas eu assez de débat, on a peut-être été trop sur la petite phrase et les gens ne s’y sont pas retrouvé. »

Benoit Raphael : « La profusion et l’accélération de la production de l’information crée la peur de louper quelque-chose. C’est un problème d’addiction. »

« La surcharge informationnelle provoque une perte d’attention et pose des problèmes de stress. On peut dire aujourd’hui que l’infobésité est un problème de santé publique. »

« Une des première réponses qu’on peut apporter au problème de surcharge informationnelle, c’est de travailler sur la lenteur. Pour les journalistes, ça peut passer par la production d’information sur le temps long. Ce qu’on a essayé de faire avec Flint c’est d’utiliser l’intelligence artificielle pour créer des newsletters intelligentes qui fonctionnent par curation. »

Nolwenn Le Blevennec : « A L’Obs, on a un traitement de la politique assez institutionnel. On a fait une série, « Douce France », où on demandait aux journalistes de retourner sur les terres de leur enfance pour raconter le changement qui s’est produit en vingt ou trente ans. »

À retenir

Lassitude politique et médiatique sont liées. Il est essentiel aujourd’hui de modifier les pratiques journalistiques pour recréer un lien de confiance et mettre à l’agenda médiatique des sujets différents de ceux imposés par les politiques.

Amandine Hivert