Retrouvez « Le baromètre social 2016 des assises du journalisme » de Jean-Marie Charon, chercheur associé à l’EHESS et président de la CNMJ.

Le chercheur et sociologue des médias Jean-Marie Charon. Photo : Martin Esposito

LES OBSERVATIONS

Le premier point à retenir est que l’année a été marquée par la disparitions de médias (Terra Eco, Pariscope) et le dépôt de bilan de nombreux autres comme La Marseillaise. Il y a eu également des crises, comme à Itélé, où 92 journalistes ont quitté la chaîne. Mais ces observations sont à nuancer, car il y a eu dans le même temps des créations de médias, à commencer par Explicite.

Dans un second temps, Jean-Marie Charon note que l’organisation des rédactions évolue de manière nette. Ces restructurations visent à redonner un nouveau souffle à la presse, notamment à la presse magazine. Ainsi, des rédactions se divisent désormais en pôles comme chez Prisma avec une newsroom télé. Les rédactions expriment aussi leur évolution au travers des profils recrutés. Les journalistes embauchés sont plutôt des jeunes, multisupports, et qui maîtrisent très bien le numérique.

Il y a aussi une inquiétude quant à l’attractivité des médias : les magazines de Lagardère sont particulièrement pointés du doigt, tout comme le groupe EBRA, attentiste vis-à-vis du numérique en PQR.

La dernière observation est plus positive. Elle montre que les réactions web continuent à se développer régulièrement. Le Huffington Post est passé de huit à trente journalistes depuis 2012 et Médiapart a embauché six journalistes en 2016.

Enfin, avec 35 238 cartes de presse en 2016, le nombre de journalistes encartés est une nouvelle fois en baisse, loin des 37 307 cartes de 2009. Parmi tous ces journalistes, près de 47% sont des femmes.

Maxime Taldir