Retrouvez l’essentiel de l’événement « L’Atelier école. Le journalisme politique s’enseigne t-il ? ».
Photo : Zoé Keunebroek/EPJT
Animé par Stéphanie Lebrun, directrice du CFJ Paris, avec Pascale Colisson, responsable pédagogique chargée de l’alternance et de la mission Egalité et lutte contre les discriminations à l’IPJ, avec Maria Santos Sainz, docteur en sciences de l’information et maître de conférences à l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA) et Pierre Savary, directeur de l’ESJ Lille.

Les enjeux

Le constat est clair : le journalisme politique ne fait plus rêver. Les écoles cherchent un moyen de se réinventer car si « la politique des petites phrases fait peur », le sujet politique passionne lui toujours les étudiants. Plus encore que la manière de traiter le journalisme politique, c’est la question du militantisme et du journalisme d’opinion qui interroge les élèves.

Ce qu’ils ont dit

Maria Santos Sainz : « A l’IJBA, on essaye de contrecarrer le manque d’appétit pour le journalisme politique. On fait tout pour introduire des nouvelles manières de faire, comme le journalisme politique de proximité. Les étudiants veulent parler de politique autrement, ils veulent être plus près du terrain. »

« Je me permets de citer Albert Camus qui nous disait que « Le goût de la vérité n’empêche pas de prendre parti ». »

Pierre Savary : « Les étudiants s’interrogent sur la question du militantisme, sur la politique mais aussi sur l’environnement. Beaucoup d’entre eux se demandent comment interroger des personnes dont les positions vont parfois à l’encontre de leurs convictions. »

Pascale Colisson : « Les étudiants voient encore le journalisme politique comme un journalisme de déjeuner, de corridor ou de couloir. En fin de compte, le journalisme politique n’est pas seulement une pratique de plateau télé et tous les journalistes peuvent traiter de politique dans leur domaine. Un spécialiste de l’agriculture peut s’emparer de la politique pour traiter ses sujets. »

Stéphanie Lebrun : « C’est ce que vous avez envie de faire avec ce métier qui compte. »

À retenir

C’est en privilégiant les nouveaux formats que l’on peut réussir à intéresser de nouveaux publics au journalisme politique. Le rapport au militantisme doit, lui aussi être repensé. Avoir des convictions et prendre parti ne doit pas empêcher d’avoir une méthodologie journalistique issue des faits. La conférence s’est terminée par une vague d’espoir donnée aux nombreux étudiants en journalisme présents dans la salle, la directrice du CFJ les invitant à innover dans ce qui est « le plus beau métier du monde ».

Zoé Keunebroek et Célio Fioretti (EPJT)