Présentation du rapport 2019 de l'observatoire de la déontologie de l'information- cred Mélina Rivière

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Présentation du rapport 2019 de l’Observatoire de la déontologie de l’information »

Animé par Patrick Eveno, président de l’Observatoire de déontologie de l’information, avec Pierre Ganz, vice-président de l’Observatoire de déontologie de l’information ; Christel Leca, journaliste et Véronique Richard, membre de la Société des lecteurs du Monde.

LES ENJEUX

« L’information mise en cause », c’est le nom du dernier rapport, le sixième, publié par l’Observatoire de déontologie de l’information concernant l’année 2018. Une année marquée par des pressions croissantes sur les journalistes et les médias. C’est le cœur même de l’information qui a été remis en cause et ce, par différents acteurs : hommes et femmes politiques, mouvements sociaux, entreprises, clubs sportifs. Deux mille dix-huit est également le symbole du développement des fake news. Tout cela apporte de nouveaux défis auxquels la profession doit se confronter.

CE QU’ILS ONT DIT

Patrick Eveno : « On sait que la défiance est présente et que la haine, souvent verbale, parfois physique, se développe. C’est quelque chose que l’on a pu observer pendant le mouvement des gilets jaunes. Je pense qu’il faut renouer le contact avec le public, en répondant aux critiques, aux affirmations qui circulent. »

Pierre Ganz : « L’information qui repose sur des faits, elle gêne. Elle gêne les hommes et femmes politiques, les organisations de tout bord etc. Dire que les faits deviennent gênants dans la société d’aujourd’hui, je pense qu’il y a là une véritable menace. Oui, certaines pratiques doivent être critiquées pour leur manque de rigueur. Mais si les journalistes sont pointés comme gêneurs, ils ne peuvent exercer leur métier sereinement. Cela s’inscrit dans les mentalités, et c’est quelque chose que l’on retrouve dans les propos du président. »

Christel Leca : « Pour moi, cette réflexion sur les pratiques, sur cette confiance du public qui s’effrite, émane d’un problème fondamental du métier : le rapport au temps. Le temps pour écrire, vérifier, rechercher… Beaucoup de médias ne donnent plus ce temps aux journalistes, c’est très dommageable. »

Véronique Richard : « J’ai remarqué que les lecteurs du Monde faisaient souvent remonter une critique. C’est celle du manque de dialogue. Le manque de dialogue avec les lecteurs, qui, selon eux, entraîne un manque de compréhension de la part des journalistes. Les lecteurs émettent des critiques constructives. »

À RETENIR

Face à ces nouveaux défis, pour trouver des solutions à cette remise en cause, différentes pistes ont été lancées. La proposition d’un conseil de presse, comme il en existe dans différents pays voisins de la France, a été discutée, notamment sur son moyen de financement. La thématique de l’éducation aux médias a également été abordée. Véronique Richard a salué le travail d’organisation comme le Clémi et ses ateliers à destination du jeune public.

Arnaud Roszak