Retrouvez l’essentiel de la conférence « Actionnariat de presse et transformations du journalisme ».

Matthieu Lardeau, aux côtés de Rodney Benson, Julie Sedel et Claire Blandin aborde la question des journalistes-managers. (Crédit photo : Victorine Gay)

Matthieu Lardeau, aux côtés de Rodney Benson, Julie Sedel et Claire Blandin, aborde la question des journalistes-managers. Photo : Victorine Gay

Avec Claire Blandin (maître de conférence en Histoire contemporain UPEC – CRHEC), Rodney Benson (Université de New York), Matthieu Lardeau (Université de Clermont-Ferrand) et Julie Sedel (maître de conférence en sociologie et en science politique (Université de Strasbourg).

LES ENJEUX

Depuis 2010, on constate un double mouvement de mutation dans l’actionnariat de presse : le renforcement de la présence d’industriels non issus du secteur journalistique et celui de la présence de l’Etat, notamment avec les aides apportées aux médias.

L’objectif de la conférence est de comprendre le travail de l’historien et du sociologue dans ses recherches sur la question de l’actionnariat de presse ; les atouts et limites du recours aux fondations ; la position du management dans les rédactions.

CE QU’ILS ONT DIT

Claire Blandin : «Avec l’exemple du Figaro, on observe une succession de forme de propriété des journaux […] L’arrivée de l’actionnariat a suscité une fronde de la part des journalistes.»

Julie Sedel : «Sur 14 actionnaires étudiés, la plupart sont issus du secteur de la télécommunication, sont des hommes, de plus de 50 ans, habitant à Paris ou en région parisienne. Ils ont souvent un capital économique et politique élevé et moins de capital culturel.»

Rodney Benson : «Les fondations permettent d’apporter des fonds pour développer des initiatives [… ] mais elles sont encore une goutte d’eau dans l’océan et pour la plupart ne sont pas durables.»

Matthieu Lardeau : «Une partie de l’avenir du journalisme se joue en redéfinissant le modèle économique des journaux. Les journalistes peuvent reprendre la main et ne doivent pas laisser toute la place aux actionnaires. Les journalistes doivent se former à la finance pour pouvoir négocier avec les actionnaires et être plus légitime afin de garder leur indépendance.»

CE QU’IL FAUT RETENIR

Le développement de l’actionnariat pose la question des risques que cela peut entraîner : les fondations choisissent les sujets et leurs intérêts peuvent entrer en compte dans ce choix. Les journalistes risquent alors de perdre la main par rapport aux actionnaires au sein des entreprises de presse. L’enjeu est, pour eux, de se former pour avoir les outils nécessaires afin de défendre leurs sujets.