Retrouvez l’essentiel de la conférence « Concentration, indépendance, secret des sources, les grands dossiers de l’année »

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De gauche à droite : François Ernenwein, Laurent Joffrin, Patrick Bloche, Richard Sénéjoux, Marie-Anne Chapdelaine, Vincent Lanier. (Photo : Célia Habasque)

Avec Patrick Bloche (député, président de la Commission des affaires culturelles, auteur d’une proposition de loi sur l’indépendance des médias), Marie-Anne Chapdelaine (députée, qui a suivi le projet « Secret des sources » à la Commission des lois), François Ernenwein (rédacteur en chef La Croix), Laurent Joffrin (directeur de Libération), Vincent Lanier (premier secrétaire général du SNJ). Animé par Richard Sénéjoux (grand reporter Télérama).

LES ENJEUX

La loi Dati (2010) visant à renforcer l’indépendance et le pluralisme des médias, avec ses notions d’intérêt public et d’intérêts prépondérants de la Nation, était vague. La nouvelle loi, votée dans la nuit du 8 au 9 mars 2016, se veut plus précise.

La liberté de la presse est mise en question en ce moment, notamment chez Canal +. C’est pourquoi ce projet de loi a été surnommé « loi anti-Bolloré ».

CE QU’ILS ONT DIT

Patrick Bloche : « Le législateur a souhaité que tous les organes de l’information audiovisuelle soient dotés d’une charte déontologique avant le 1er juillet 2017. »

Marie-Anne Chapdelaine : « La protection des sources va au-delà du journalisme. Elle englobe toute la chaîne de l’information, du stagiaire à l’adjoint à la publication. C’est donc l’information que l’on protège, et par-là même le citoyen. »

François Ernenwein : « Aujourd’hui, les investisseurs qui achètent les journaux cherchent surtout à acquérir assez d’influence pour peser dans l’agenda politique. »

Laurent Joffrin : « La vraie menace contre l’indépendance, c’est quand on fait de mauvaises affaires, que l’on perd de l’argent. La question de l’indépendance est intimement connectée à celle du modèle économique. »

Vincent Lanier : « Nous sommes très réservés par rapport à ce texte, qui nous fait craindre un morcellement de l’éthique journalistique. Actuellement, on va vers des chartes à géométrie variable, alors qu’il faudrait une charte unique, une déontologie générale. »

CE QU’IL FAUT RETENIR

La loi « visant à renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias » propose un droit de retrait pour tout journaliste confronté à une pratique qu’il réprouve, l’obligation de rédiger une charte de déontologie pour toutes les entreprises de presse, la protection du secret des sources et la transparence des actionnaires.

Sara GUILLAUME