Retrouvez l’essentiel de la conférence « Drone : quelle valeur ajoutée pour l’info ? » 

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De gauche à droite : Antoine Machon, Antoine Lagarde, Arnaud Mercier et Benjamin Turquier. (Photo : Victorine Gay)

Avec Antoine Lagarde et Antoine Machon (ingénieurs, gérants de Dronecontrast), Benjamin Turquier (responsable pole vidéo ; L’Express.fr). Animée par Arnaud Mercier (professeur à l’IFP, responsable de l’Observatoire du Webjournalisme). 

ENJEUX 

Dans l’imaginaire collectif, les drones servent surtout à faire la guerre. C’est en tout cas grâce à ses usages militaires qu’ils ont acquis leur notoriété. Mais ils se démocratisent dans de nombreux autres domaines. Dans le domaine informatif, les drones s’implantent dans les rédactions. Que peuvent-ils apporter au journalisme ? Quelles questions peuvent émerger de leur utilisation ? Les réticences sont-elles justifiées ? 

CE QU’ILS ONT DIT 

Antoine Machon (Dronecontrast) : « N’importe qui peut piloter un drone à partir du moment où il ne fait pas d’utilisation commerciale des images et vidéos prises. Dans le cadre du journalisme, il y a usage commercial donc il est nécessaire de passer un brevet ULM. »

Arnaud Mercier (ObsWeb) : « Si on ne se lance pas dans l’usage du drone immédiatement, on ne le fera jamais. Il faut essayer, faire l’effort intellectuel de tester cette nouvelle pratique. Il y a beaucoup de fantasmes concernant l’usage des drones. Ils spectacularisent l’information.  »

Antoine Lagarde (Dronecontrast) : « Il y a un réel souci de la vie privée et de la sécurité. Ce sont des jouets, mais il faut faire extrêmement attention et avoir du bon sens. Pourtant, il y a beaucoup de fantasmes. Ce n’est pas un métier à part entière. On ne va pas être pilote de drone pour être pilote de drone. On a besoin de compétence supplémentaire. C’est pour cela qu’il y a des choses intéressantes à faire pour les journalistes. Avec un hélicoptère, il y a aura des plans qui ne seront pas possibles à faire. C’est vraiment un outil qui peut remplacer d’autres outils moins récents. Il a sa place dans le journalisme. »

Benjamin Turquier (L’Express) : « Il y a des effets de mode dans le journalisme. En 2013, on commençait à parler des drones et c’était un évènement. Aujourd’hui on en parle moins. Il faut se poser la question : à quoi les drones peuvent-ils servir ? On revient aux rêves de gosses, on s’envole et on voit des choses qu’on a pas l’habitude de voir. Il y a une certaine irresponsabilité à utiliser un drone sans avoir une maîtrise totale de l’objet. On ne peut pas sortir un drone tout les 6 mois car ils demandent beaucoup de pratique. Un drone, ça sert surtout à faire des belles images. Je pense que c’est impossible qu’il y ait des journalistes formés à l’usage de drone dans toutes les rédactions. Je pense que la professionnalisation du pilotage est indispensable. Ce serait une perte de temps colossale que de former chaque JRI à la pratique des drones. »

CE QU’IL FAUT RETENIR 

Les drones nourrissent beaucoup de fantasmes. Sécurité et vie privée sont souvent évoquées pour limiter leur utilisation. Certes, ce sont de réels problèmes à prendre en compte. La réglementation française est d’ailleurs là pour encadrer leur pratique. Mais il ne faut pas louper le tournant des drones, sous peine de se priver d’un outil indéniablement utile pour le journalisme de demain. 

 

Simon Soubieux