Retrouvez l’essentiel de la conférence «L’éducation aux médias hors de France».

Le rédacteur en chef de France 24 a dirigé la conférence. (R. Dimitrova)

Le rédacteur en chef de France 24 a dirigé la conférence. (Photo: R. Dimitrova)

Avec Evelyne Bévort (EuroMediaLiteracy, ancienne directrice déléguée du Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information – Clemi -), Aralynn McMane (directrice exécutive, éducation aux médias et projets jeunesse, Worls Association of Newspapers and News Publishers -WAN-IFRA-), Nic Nickels (secrétaire général Editpress, Luxembourg), Dr Ida Pöttinger (représentante du comité Global Media Literas de l’Association pour l’éducation aux médias -GMK -, Allemagne). Animé par Albéric de Gouville (Rédacteur en chef France 24 et vice-président de la maison des journalistes.)

ENJEUX 

L’éducation aux médias n’est plus vraiment un concept nouveau. Mais à l’heure du renouveau numérique, il est plus que jamais indispensable de faire le tri entre une information recevable ou non. Beaucoup d’actions sont menées en France dans ce sens. Qu’en est-il dans les autres pays ? 

CE QU’ILS ONT DIT 

Evelyne Bévort : « L’ensemble de la planète développe des actions pour l’éducation aux médias. Il n’y a pas un pays qui n’ait pas une association qui impulse des actions dans ce sens. L’éducation aux médias est considérée comme un pilier dans la formation des citoyens. Le concept est établi en 1982, avec l’idée de se saisir des médias, de se les approprier en essayant de comprendre leur langage. Ce qu’il faut pouvoir proposer aux jeunes, c’est leur apprendre à faire le tri dans les données qui leur sont présentées. Une autre façon d’éduquer aux médias, c’est une autre façon d’éduquer tout court. A chaque fois qu’il y a un nouveau média, on n’y voit à la base que le négatif. Mais il faut juste que les enfants apprennent à les utiliser. Il y a une prise de conscience de la place des médias dans la vie des jeunes. C’est universel. »

Aralynne McMane : « La France n’a rien à envier aux autres en ce qui concerne l’éducation aux médias. Elle a même beaucoup à apprendre au monde dans ce domaine. Dans les autres pays, on essaye de donner le goût aux médias de nombreuses manières, mais il y a beaucoup de manières douteuses. Dans de mauvaises mains, on peut vraiment détourner le bon travail de l’éducation aux médias. Parfois, on veut éduquer aux médias sans éduquer à la liberté d’expression. »

Nic Nickels : « Le Luxembourg est un pays assez particulier. L’importance de l’éducation aux médias est importante puisque ce sont les enfants qui deviennent le coach de leurs parents. Quand on parle d’éducation aux médias au Luxembourg, il faut savoir qu’on a beaucoup copié. Il y a une dizaine d’années, ma rédactrice en chef a appelé la ministre de l’Education nationale pour lui dire que le Luxembourg était le « tiers monde de l’éducation aux médias ». Depuis, nous avons une semaine de la presse et nous encourageons les jeunes à se lancer dans le milieu du journalisme. Je pense que nous avons encore deux chantiers à maîtriser au Luxembourg : il faut rétablir le contact avec les étudiants luxembourgeois et s’occuper des réseaux sociaux qui infectent la jeunesse. »

Ida Pöttinger : « En Allemagne, l’école dure jusqu’à 13h et l’après-midi est libre. C’est en dehors de l’école que les jeunes s’éduquent aux médias. Ça a du bien et ça a du mal. Les éducateurs aux médias ont deux groupes cibles en Allemagne. Tout d’abord les parents qui ne sont plus vraiment un modèle parce que, souvent, ils ne savent pas comment utiliser les réseaux sociaux et les nouveaux médias. Le devoir des éducateurs aux médias, c’est de leur parler de la manière avec laquelle ils vont élever leurs enfants. L’autre groupe cible va être évidemment les jeunes. »

CE QU’IL FAUT RETENIR 

La France n’a pas à rougir de sa politique d’éducation aux médias. Beaucoup d’actions sont mises en place par diverses associations dans ce domaine. Mais la France n’est pas seule : tous les pays ont l’éducation aux médias comme préoccupation pour franchir l’étape numérique. L’arrivée des réseaux sociaux et de nouveaux médias pousse à une réflexion sur la validité de l’information fournie sur internet. Les jeunes sont les plus ciblés par cette éducation, car ce sont les futurs citoyens. 

Simon Soubieux