Retrouvez l’essentiel de la conférence « Quand les citoyens financent l’info ».

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Michel Françaix, Didier Falcand et Gabrielle Boeri-Charles étaient présents pour parler du financement de l’information par les citoyens. (Photo: V. Gay)

Avec Gabrielle Boeri-Charles, directrice du SPILL et membre fondateur de l’association J’aime l’info, et Michel Françaix, député de l’Oise et membre de la commission des affaires culturelles de l’éducation. Conférence animée par Didier Falcand, directeur de la publication Les clés de la presse. Mercredi, de 11h à 12h30.

ENJEUX

L’appel à la générosité du lecteur, et donc le financement participatif, permet aux médias de trouver une source de financement qui peut contribuer à leur survie. Des associations, destinées aux journalistes, récoltent des dons et offrent aux donateurs certains avantages. J’aime l’info récolte des dons pour la presse en ligne. Gabrielle Boeri-Charles et Michel Françaix s’intéressent à ce mode de financement et se questionnent sur les aides de la presse. Comment faire pour que les rédactions restent indépendantes de tout pouvoir ?

CE QU’ILS ONT DIT

Gabrielle Boeri-Charles : « Dès qu’il y a des intérêts divergents entre une société de presse et l’intérêt des actionnaires, il y a une censure indirecte, de l’autocensure. Pour avoir une vraie indépendance, il faut que l’actionnaire ait le même intérêt que l’entreprise. L’idée serait donc d’avoir des actionnaires de médias dont l’activité principale est liée aux médias. »

Michel Françaix : « L’information est produite comme bien public et pensé comme une marchandise. »

A RETENIR

Le site J’aime l’info est un outil où l’éditeur peut mobiliser ses lecteurs et faire un travail d’animation, tout en générant une communauté autours des projets.« La clé pour mener une campagne de financement participatif, explique Gabrielle Boeri-Charles, est d’animer une communauté. L’attachement du lecteur à l’information qu’il perçoit grâce à un titre de presse est primordial. » Gabrielle Boeri-Charles souligne que « la moitié des départements français possèdent un ou deux titres de presse locale. Et lorsqu’il y en a deux, ils ont le même propriétaire. » « Pour la première fois en France depuis deux ans, le nombre de journalistes commence à diminuer », précise Michel Françaix. C’est pourquoi il faut laisser la presse être libre d’innover et se renouveler. C’est la raison pour laquelle, en avril 2015, la loi sur la « modernisation de la presse » a été promulguée. Elle a permis la création de cinq entreprises de presse solidaire d’information. Le but est de créer de nouveaux modèles entrepreneuriaux qui permettraient d’être autonome. Pour être reconnues, ces entreprises doivent privilégier l’autofinancement pour pouvoir bénéficier d’aides. « Il ne faut pas être naïf, explique Michel Françaix. Ceux qui ont le plus d’aides sont ceux qui en général en ont le moins besoin. C’est ça le véritable problème. »