Figure du 13 heures de TF1 aux côtés d’Yves Mourousi dans les années 1980, Marie-Laure Augry est aujourd’hui médiatrice des rédactions de France 3. Cette journaliste sera de retour mercredi 9 mars dans sa ville natale pour remettre le prix Éducation aux médias.

Marie-Laure Augry (FranceTV)

Marie-Laure Augry. Photo : France Télévisions



« C’est dans notre fonction de journaliste de faire partager, d’expliquer aux jeunes ce que l’on fait. »
Ces jeunes, que Marie-Laure Augry rencontre aujourd’hui, ne l’ont pas connue lorsqu’elle était présentatrice vedette du journal télévisé. Mais les plus curieux, qui consulteraient son CV, y liraient les étapes d’une impressionnante carrière. Diplômée d’un DUT Carrières de l’information option relations publiques, obtenu en 1970 à l’IUT de Tours, sa ville natale, elle entre à l’ORTF où elle parfait ses connaissances. En 1975, elle présente l’Édition de la nuit en continuant parallèlement à faire des reportages.Six ans après, elle coprésente avec Yves Mourousi le journal de 13 heures de TF1. « Une aventure formidable avec Yves, qui était quelqu’un d’hors norme. » Ce duo complice et atypique s’arrête en 1988. « Cette activité de présentation de journal ne m’a pas tant manquée. Car si l’expérience du direct est intéressante, le travail en amont est très lourd et stressant », raconte aujourd’hui Marie-Laure Augry.

Un parcours mémorable 

Une expérience dont les téléspectateurs se souviennent, rappelle Patrick Jaquin, rédacteur en chef pendant trois ans de l’émission que présente aujourd’hui la médiatrice, Votre Télé et Vous. « Il suffit de voyager avec elle pour se rendre compte que les téléspectateurs sont attachés à Marie-Laure : sourires dans les trains, petites douceurs offertes à la fin des repas dans les restaurants, longues conversations aux coins des rues… Ils se souviennent de son duo avec Yves Mourousi. » Et d’ajouter, dithyrambique : « Elle représente l’image d’une amie qui est venue « déjeuner » avec vous pendant des années. »  Amatrice de cuisine et de théâtre, Marie-Laure Augry cultive cette image de “madame tout le monde” accessible : depuis une quinzaine d’années, elle présente le tournoi de pétanque « Le Mondial la Marseillaise ».

Après le JT et l’actualité chaude, place au magazine. Marie-Laure Augry anime alors pendant trois ans Allô Marie-Laure sur TF1, puis rejoint la Cinq. Une chaîne qui coulera un an après son arrivée et « un souvenir douloureux » pour celle qui est aujourd’hui médiatrice. Mais pas question de passage à vide pour autant : en 1993, elle rejoint France 3 où elle présente le magazine quotidien Un jour en France de 1995 à 2002.

Des plateaux télé aux salles de classe

En 2003, elle devient donc médiatrice des rédactions de France 3. Son rôle ? « Être une interface avec les téléspectateurs et se faire le relais auprès des chaînes », d’après France Télévisions. A la question de savoir si son activité de journaliste lui manque, elle répond, catégorique : « Mais en étant médiatrice, je suis toujours journaliste ! Je suis ravie de pouvoir donner la parole aux téléspectateurs et de savoir ce qu’ils pensent de notre métier. »

A 69 ans, elle présente une fois par mois, le mardi soir à minuit vingt-cinq, l’émission de médiation Votre Télé et Vous. Un rendez-vous dont les audiences sont sans aucune mesure avec son passage au 13 heures dans les années 1980. Qu’importe. Pour elle, « les gens sont actifs dans l’information; ils veulent savoir pourquoi les journalistes décident de traiter telle ou telle info, quelles en sont les contraintes ».

Une curiosité que partageraient aussi les jeunes. Alors, deux à trois fois par mois, la médiatrice se déplace dans les collèges et lycées pour faire ce que l’on appelle de l’éducation aux médias. « Cela lui tient à cœur. C’est primordial pour elle de passer les messages de liberté de l’information, de lutte contre les théories du complot dont les jeunes sont souvent victimes », témoigne Patrick Jaquin qui l’accompagne lors de ces rencontres. Mais cette carrière, ce parcours, cette reconnaissance, la médiatrice de France 3 n’y avait jamais vraiment songé. « Dans le journalisme, si l’on ne veut pas être déçu, il ne faut pas partir avec un plan de carrière », conclue-t-elle.

Chloé MARRIAULT