L’équipe du pure-player Médiacités. Photo : DR

 

 

 

 

Le journal d’investigation en ligne Médiacités a fêté son premier anniversaire en décembre. Après son lancement dans quatre villes (Lille, Toulouse, Lyon et Nantes),le site a ouvert une partie de son capital. Il vient de clore sa levée de fonds, après avoir récolté près de 350 000 €. Trois questions à Sylvain Morvan, l’un des cofondateurs.

Portraits pour l’équipe du nouveau pure-player Médiacités, le 20/07/2016 à Paris. DR

Quel premier bilan dressez-vous de cette expérience ?
On est encore loin de l’objectif de 3 000 abonnés par ville couverte par Médiacités. Ça prend du temps. Mais on est sereins quant à notre capacité à y arriver. Pour ce qui est de nos enquêtes, je pense que nous avons fait nos preuves. À Toulouse, par exemple, nous avons fait des enquêtes sur les élus, les députés, mais aussi sur Airbus et La Dépêche du Midi, qui sont réellement des pouvoirs locaux. En tout cas, on essaye d’offrir la même quantité de contenus pour chaque ville. On doit continuer à faire la preuve de la solidité de notre modèle et de la pertinence éditoriale de ce qu’on a inventé : un média d’investigation multivilles.

Comment vous positionnez-vous par rapport à la presse locale ?
Nous souhaitons apporter un complément, puisqu’on ne se considère pas en concurrence avec la presse quotidienne régionale (PQR). On offre une information différente, toujours avec l’idée de constituer des contre-pouvoirs locaux. Notre souhait est d’être garant de l’investigation en région. Médiacités s’inscrit dans un écosystème où l’investigation locale manquait.

Que pensez-vous de la notion de « journalisme utile » ? Médiacités est-il utile ?
Je le pense, oui. Mais au final, c’est au lecteur de le dire. Le journalisme utile doit apporter une contribution au débat démocratique. Cela peut être une enquête, un débat, une tribune offerte à des gens qui méritent d’être entendus. Je ne supporte pas qu’on parle de journalisme positif quand on évoque les trains qui arrivent à l’heure. Cette expression signifierait que nous faisons du journalisme négatif.

Propos recueillis par Clément Buzalka