À seulement 22 ans Sébastien Bossi Croci est déjà à la tête d’un média prometteur et innovant. Il s’est lancé le défi il y a deux ans de créer un site web entièrement dédié à l’information internationale.  

Sébastien Bossi ne se ferme pas la porte à d'autres projets de sites web.

Sébastien Bossi Croci ne se ferme pas la porte à d’autres projets de sites web. (Photo : Guillaume Blot)

C’est accompagné de sept étudiants de la région lyonnaise que Sébastien Bossi Croci a conçu Ijsberg en mars 2014. Tout comme la partie immergée d’un iceberg (Ijsberg veut dire iceberg en islandais, ndlr), ce nouveau média s’intéresse à « l’info que l’on ne voit pas ailleurs ». Passionné par l’information depuis l’âge de 7 ans, Sébastien Bossi Croci a voulu valoriser  « ces histoires qui se passent à l’autre bout du monde, sur lesquelles on mérite de s’arrêter ».

Aujourd’hui étudiant au Centre de Formation des Journalistes à Paris, Sébastien Bossi Croci s’investit sur tous les fronts. Il a même la possibilité de faire de l’apprentissage au sein de son propre média. « Lorsqu’on mène de nouveaux projets, on doit faire des sacrifices, sortir un peu moins…C’est avant tout une histoire d’organisation. » Détecté enfant  »à haut potentiel », Sébastien Bossi Croci ne s’est pas toujours senti intégré au milieu scolaire.  « Contrairement à l’image que véhicule la société, il ne fait pas bon être né “surdoué” » écrit-il sur son blog personnel. Son histoire, il l’a retranscrite à travers un livre publié en octobre dernier, Funambule, mon parcours d’enfant à haut potentiel. Mais pour le jeune homme, pas de lien entre sa jeunesse et le succès de son média. « Ce qui compte avant tout c’est la valeur travail», affirme t-il.

« Il faut penser l’expérience pour le lecteur »

Le site, qui est en pleine reconstruction, s’articule autour de trois rubriques associées au temps de lecture. On y trouve des rubriques intitulées « promptement », « calmement » ou encore « lentement ». Les contenus, eux, vont de l’actualité chaude au long format multimédia. « L’idée c’est de penser l’expérience pour le lecteur, et lui proposer une offre diversifiée. » Une information de qualité et sans publicité qui a notamment valu à Ijsberg le prix de l’innovation Google en 2014. Pour Sébastien Bossi Croci, « le journalisme de demain c’est la multiplication des médias et l’idée de complémentarité. Il faut toujours imaginer de nouvelles manières de raconter l’info. »

Des projets, Sébastien Bossi Croci en a plein la tête. Suite à une levée de fonds de 120 000 euros en janvier, il souhaite diversifier l’offre médiatique d’Ijsberg. La première version papier du magazine devrait voir le jour prochainement, sous la forme d’un trimestriel. « Nous avons également un projet d’offre personnalisée sur le site. Mais nous ne souhaitons pas nous élargir à d’autres thématiques que l’actualité internationale. »

Depuis son lancement, l’équipe d’Isjberg a constitué son réseau de correspondants dans le monde à travers des appels à candidature sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ils sont une soixantaine à collaborer avec le jeune média. Mais une polémique s’est récemment formée autour de la rémunération des pigistes. « J’ai demandé pendant des mois à recevoir une fiche de paie, on m’a toujours répondu « la semaine prochaine »», témoigne un pigiste anonyme sur site Acrimed.

Face à la situation, le fondateur du site reconnaît ces délais de paiement, tout en assurant que « c’est une histoire qui est derrière nous. Il y a eu une augmentation des tarifs de rémunération depuis l’arrivée de nouveaux fonds.» Actuellement, un long format de 45 000 signes est rémunéré 400 euros en moyenne. Sébastien Bossi Croci affirme également qu’avec « la reconnaissance de la commission paritaire, les fiches de paie seront plus systématiques.»

Ralitsa DIMITROVA

Conférence débat liée : Ils innové cette année, mercredi 9 mars à 14h.