Les Assises du journalisme de Tunis auront lieu du 15 au 17 novembre, dans la Cité de la culture, en plein cœur du centre-ville. Photo : Pixabay

La capitale tunisienne accueille cette année la première édition des Assises du journalisme hors de France. Un choix justifié par la position stratégique de la ville mais aussi par le respect des libertés par le pouvoir tunisien.

Créer « un espace de dialogue entre le sud et le nord de la Méditerranée », c’est la principale motivation de ces Assises du journalisme de Tunis, selon Jérôme Bouvier, le président de l’association Journalisme & Citoyenneté, organisatrice des Assises du journalisme de Tunis. Ce projet n’est pas né par hasard. Il est le fruit d’une « demande croissante de la part des journalistes francophones du sud de la Méditerranée », précise Jérôme Bouvier.

D’après lui, « la Tunisie est le seul pays francophone du sud de la Méditerranée qui se maintient face aux nouvelles difficultés économiques et qui respecte le plus les exigences démocratiques et la liberté de la presse ». Selon le classement de la liberté de la presse 2018 de Reporters sans frontières (RSF), la Tunisie atteint la 97e place sur les 180 pays du monde évalués. Et ses voisins se trouvent loin derrière : l’Algérie, qui occupe la 136e place, précède le Maroc (135e) tandis l’Égypte est classée 161e, juste devant la Libye (162e). « Un échange entre le nord et le sud de la Méditerranée nous paraissait intéressant, sachant que nos difficultés en tant qu’Européens ne sont pas les mêmes que nos confrères africains qui peuvent être parfois victimes d’arrestations », justifie Jérôme Bouvier.

Selon Arnaud Froger, responsable du pôle Afrique pour RSF, l’Afrique subsaharienne n’est, en effet, pas la meilleure région du monde en termes de respect de la liberté de la presse : « Les médias sont très précaires et soumis aux pressions politiques. Dans certains pays, il est difficile d’exercer sa profession. Par exemple en République démocratique du Congo où le nombre d’agressions est très élevé. Il existe même des pays où la presse libre et indépendante n’existe plus, comme en Érythrée ou à Djibouti », explique-t-il.

Tunis, point d’ancrage entre le sud et le nord de la Méditerranée

Située au nord de la Tunisie, Tunis n’est donc pas seulement un véritable carrefour entre l’Afrique et l’Europe. C’est aussi la ville la plus peuplée du pays, avec 1,6 millions d’habitants. La capitale est également un haut lieu culturel, comme en témoigne l’inauguration de la Cité de la Culture en mars dernier, “le plus gros projet culturel réalisé à échelle arabe, maghrébine et africaine”, selon les mots du ministre de la Culture Mohamed Zine el Abidine.

 

Tiffany Fillon