Retrouvez l’essentiel de la grande soirée débat « Femmes, sport et médias »

Géraldine CATALANO, rédactrice en chef du magazine l’Équipe; Marie PORTOLANO, ex journaliste de sport et présentatrice de TéléMatin sur France 2 ; ia MOUSSAC-BOUTHIER, joueuse de rugby au Stade Rochelais, maîtresse de conférence à l’Université Rennes 1; Nathalie IANNETTA directrice des sports Radio France ; Sandy MONTAÑOLA, maîtresse de conférence à l’Université Rennes 1 ;Anne-Sophie de KRISTOFFY, ex patineuse artistique et conseillère sport TF1; Laurence PÉCAUT-RIVOLIER, conseillère à l’ARCOM. Photo : Mourjane RAOUX-BARKOUDAH Nom/EPJT. 

Delphine CHAIGNEAU, alpiniste, rédactrice en chef TV Tours, présidente de l’association “A chacun.e son toit” ; Nathalie IANNETTA, directrice des sports Radio France ; Anne-Sophie de KRISTOFFY, ex patineuse artistique et conseillère sport TF1 ; Sandy MONTAÑOLA, maîtresse de conférence à l’Université Rennes 1 ; Mia MOUSSAC-BOUTHIER, joueuse de rugby au Stade Rochelais ; Laurence PÉCAUT-RIVOLIER, conseillère à l’ARCOM ; Marie PORTOLANO, ex journaliste de sport et réalisatrice du documentaire “Je ne suis pas une salope, je suis journaliste”, présentatrice de TéléMatin sur France 2 ; Géraldine CATALANO , rédactrice en chef du magazine l’Équipe.

Animé par Mejdaline MHIRI, co-fondatrice de l’association des Femmes Journalistes de Sport et rédactrice en cheffe du magazine Les Sportives.

 

Les enjeux

Les femmes, le sport et les médias cherchent un terrain d’entente. Dans une discipline longtemps monopolisée par les hommes, elles peinent à trouver leur place. Si elles sont aussi présentes que les hommes sur les terrains, elles ne le sont pas pour autant sur les plateaux des médias. Ou du moins, pas au degré escompté.

Ce qu’ils ont dit

Delphine CHAIGNEAU (Alpiniste, rédactrice en chef TV Tours, présidente de l’association “A chacun.e son toit”) : « L’alpinisme représente pour moi une forme d’engagement. J’aimerais montrer aux femmes que nous sommes aussi capables de réaliser de grands projets ».

Nathalie IANNETTA (Directrice des sports Radio France) : « Être la première si vous êtes la seule ne sert à rien. On m’a renvoyé l’image que les autres sont faibles et que j’étais forte. Ce qui est totalement faux. Si on fait de vous une exception, vous ne pouvez pas devenir un exemple».

Anne-Sophie de KRISTOFFY (Ex patineuse artistique et conseillère sport TF1) : « On n’est pas parfait, mais je pense qu’il y a une évolution. Nous avons largement féminisé nos plateaux, nous avons notamment fait appel à des consultantes et des expertes sportives. Ce n’était pas le cas quatre ans auparavant, il y a quand même une évolution ».

Sandy MONTAÑOLA (Maîtresse de conférence à l’Université Rennes 1 ) : « Le sport n’est pas le seul domaine qui peine à se féminiser, d’autres domaines suivent toujours le même processus : isoler les femmes et en faire des exceptions. On nous présente toujours des nouvelles comme des pionnières, des femmes qui ne sont pas comme les autres. Et, éventuellement, on met à distance la possibilité que d’autres femmes soient intégrées ».

Mia MOUSSAC-BOUTHIER, (Joueuse de rugby au Stade Rochelais) : « On ne fait pas ce sport pour l’aspect pécuniaire, c’est vraiment une passion et un plaisir. On a aujourd’hui un statut d’amatrice alors qu’on doit répondre à des exigences de joueurs professionnels»

Laurence PÉCAUT-RIVOLIER (conseillère à l’ARCOM ) : « Le sport est à la traîne depuis des années et n’avance pas. Il y a un gap monumental au niveau de la retransmission des événements sportifs féminins et masculins. Sur les plateaux, on est à 22% de présence de journalistes, animateurs et invités féminins. Et sur le temps de parole, on n’est qu’à 11%. En plus, 60% des plateaux sont exclusivement masculins. Donc très clairement on est au plus bas et on ne décolle pas. Il est inadmissible qu’on continue comme ça ». 

Marie PORTOLANO, (ex-journaliste de sport et réalisatrice du documentaire “Je ne suis pas une salope, je suis journaliste”, présentatrice de TéléMatin sur France 2) : « J’ai constaté au fur et à mesure dans ma carrière de journaliste que j’avais toujours été l’unique femme sur le plateau. Il n’y en avait jamais deux, sauf quand il y avait une invitée. Et je trouvais cela normal, je ne me rendais pas compte de la gravité du problème »

Géraldine CATALANO , (rédactrice en chef du magazine l’Équipe) : « On avance peut-être un peu lentement, en termes de présence de journalistes femmes, notamment dans le journalisme sportif. Mais aujourd’hui, on privilégie de plus en plus les femmes, on essaie toujours de trouver des profils féminins pour un meilleur équilibre au sein de la rédaction».

«On met chaque semaine en Une de notre magazine des sportives moins connues, des disciplines moins couvertes, ou même des questions dérangeantes qui témoignent d’une réalité très forte du sport féminin. On peut toujours faire mieux, certes, mais on est conscients de la responsabilité que nous avons dans la mise en avant du sport féminin».

 

À retenir

Le sport féminin est sous-représenté dans les médias. Malgré les dispositifs de parité mis en place par plusieurs chaînes pour équilibrer les rédactions ou les efforts déployés pour médiatiser les sports féminins ces dernières années, l’écart avec le sport masculin est loin d’être comblé. 

Le sport féminin a un long chemin à parcourir car la féminisation des plateaux progresse timidement, aussi bien du côté des journalistes que des sportives. Les plus connues sont présentées comme des exceptions. Cette perspective ancrée dans les imaginaires complique leur intégration. Les femmes ne peuvent que s’armer de résistance et de leur passion pour le sport. 



Samia ELACHRAKI (EPJT)