Retrouvez l’essentiel de l’événement « L’Agora des États généraux de l’Information (1re partie) »

Christopher Baldelli, Marc Epstein. Photo : Julien Grohar/EPJT 

Avec Pascal RUFFENACH, président du directoire du groupe Bayard, Christopher BALDELLI, président de la chaîne Public Sénat et de nombreuses associations et syndicats de défense des journalistes.

Animé par Catherine BOULLAY, journaliste à La Lettre

 

Les enjeux

Indépendance des médias et des rédactions, modèle économique, liberté d’expression et secret des sources… La crise économique que vivent les médias français place les titres et les journalistes en grande difficulté. Quels dangers et quelles pistes pour garantir une presse indépendante au service des citoyens ?

 

Ce qu’ils ont dit

Christopher Baldelli (Président de la chaîne Public Sénat) : « En ce qui concerne la ligne éditoriale d’un média, selon moi, l’actionnaire peut avoir son mot à dire. »

« Dans la presse écrite, tout relève essentiellement du privé. La presse quotidienne régionale survit grâce aux aides à la presse. Si vous les retirez sur tous les titres détenus par des milliardaires, vous aurez des effets sur ces médias et les journalistes qui y travaillent. »

« Il y a une différence entre l’audiovisuel et la presse écrite. L’Arcom est compétente pour l’audiovisuel. Il n’y a pas de même autorité prévue par la loi pour la presse écrite. »

Pascal Ruffenach (président du directoire du groupe Bayard) : « Est-ce que les citoyens sont bien informés, suffisamment informés aujourd’hui ? C’est le rôle des États généraux de l’information de s’interroger là-dessus. »

« L’objectif c’est de maintenir la pluralité en France. Il y a un lien direct entre qualité de l’information et la démocratie. En revanche, il n’y a pas de lien entre pluralisme et actionnaire. La taille de l’entreprise n’a pas d’importance. »

« Investisseur, concentration, pluralisme… Ce sont trois sujets, il ne faut pas les mélanger. Il n’y a pas de mal à investir. »

Ariane Lavrilleux (Journaliste d’investigation indépendante) : « La France se dit amie de la liberté de la presse. Mais dans les faits, elle a demandé à ce que la loi « Media Freedom Act » soit la plus restrictive possible et permette la surveillance des journalistes. »

Emmanuel Vire (représentant du SNJ-CGT) : « Les citoyens estiment que les journalistes ne sont plus compétents. Les journalistes, eux, sont dégoûtés. Les jeunes journalistes quittent le métier seulement après sept ans. »

À retenir

Les médias ont toujours plus de difficultés économiques, en particulier la presse écrite, papier ou numérique. Dans ces conditions, la présence d’acteurs privés, qui peuvent être peu scrupuleux vis-à-vis des titres qu’ils achètent, posent de nombreuses questions. Face à certains actionnaires, journalistes et associations se battent pour garder leur indépendance, à l’image de la récente polémique autour du titre La Provence.

C’est l’objectif des États généraux du journalisme de mettre fin au malaise qui semble s’installer au sein de la profession et à la méfiance des citoyens. Les jeunes journalistes qui entrent dans la profession n’y restent que 7 ans en moyenne, une situation intenable dénoncée par le Syndicat national des journalistes (SNJ). L’information n’est pas un produit capitaliste comme les autres, selon le point de vue défendu lors de cet Agora des États généraux de l’information. « Comment réussir à réformer les aides à la presse sans faire fuir les investisseur tout en renforçant la pluralité ? » se questionne Christopher Baldelli, président de la chaîne Public Sénat. 

 

Lucas Gault (EPJT)