Retrouvez l’essentiel de l’événement « Les entretiens de l’info : Le journalisme est un sport collectif »
Jean-Marie Charon, Hugo Coignard du collectif Enketo, 3 journalistes pour Collectif focus, Albert London, Splann!, Youpress. Photo : Mourjane Raoux-Barkoudah/EPJT
Les collectifs représentés : WeReport, Longshot, Youpress, Hors Format, Splann!, Albert London, Focus, Enketo, Les Journalopes, Presse-Papier, La Fourmilière, Tu piges, La Friche, Argos, Hors cadre, Incorrigibles, Solvo, Extra-Muros.

Une rencontre animée par Jean-Marie Charon, sociologue des médias CNRS-EHESS.

Les enjeux

Dans le cadre des Entretiens de l’info, le sociologue Jean-Marie Charon rassemble les collectifs de journalistes pour la première fois en France afin qu’ils puissent échanger sur leurs façons de travailler et les défis à relever. Cet événement a vocation à devenir un rendez-vous annuel et récurrent des Assises du Journalisme.

Ce qu’ils ont dit

Collectif Youpress : « Le collectif est une question de survie. Être ensemble, c’est ce que je conseille à l’ensemble des journalistes. »

« C’est difficile d’être pigiste et je voulais que l’on soit fier de nous. Différents cerveaux valent mieux qu’un ! »

« Financer notre collectif est un vrai apprentissage et l’argent ce n’est pas un tabou. Il faut en parler. »

Collectif WeReport« Il faut que l’on pense collectivement pour négocier nos productions auprès des rédactions car nous avons une vraie valeur ajoutée. Trop souvent, on est payé au salaire de pigiste. Mais lorsqu’un média nous achète un sujet, il doit payer cette valeur ajoutée du travail collectif ! »

Collectif Tu piges« On en avait marre de courir après des rédactions qui nous manquaient de respect. On s’est mis ensemble et on s’est spécialisés dans la pige. »

Collectif Les Incorrigibles« La première raison des journalistes qui viennent vers notre nous, c’est de rompre l’isolement et de découvrir la diversité de la presse. Mais également de créer un endroit pour pouvoir se retrouver et parler d’autre chose, à la pause-café par exemple. »

« Je pense que l’on ne peut pas être pigiste sans collectif, c’est vraiment un levier. Cela a changé mon regard car j’ai plus de poids dans la négociation auprès des rédactions. »

Jean-Marie Charon, (sociologue des médias CNRS-EHESS) : « Les Assises du journalisme peuvent être un espace pour continuer à se retrouver. L’année prochaine, on pourra refaire cette rencontre sous forme d’un séminaire interne et travailler ensemble. »

À retenir

Chaque collectif de journalistes s’est créé dans le but de se soutenir individuellement et de travailler ensemble sur des thématiques variées. L’idée est de lutter ensemble et de s’entraider face à la difficulté du milieu journalistique en se protégeant de la précarité financière du métier. Cette première rencontre entre associations a été l’occasion de parler de la manière dont chacun s’organise, mais également des difficultés auxquels ils sont exposés.

L’élément principal : le financement. Entre bourses ou négociation auprès des rédactions, il est difficile de trouver des subventions lorsque l’on est pigiste. Mais au sein d’un collectif, avec le soutien des autres membres, il est plus facile de se battre et de se mobiliser contre des rédactions qui payent peu pour faire valoir les droits de journaliste pigistes. La rencontre entre ces associations a permis une discussion afin de continuer à valoriser financièrement les travaux réalisés. Cette discussion a mené à la création d’un groupe Discord. Il est probable que cette rencontre se pérennise de manière annuelle lors d’un séminaire à l’occasion des Assises du journalisme.

Victoire Renard-Dewynter (EPJT)