Retrouvez l’essentiel de l’événement « Quel traitement des violences sexistes et sexuelles dans le journalisme de sport ? »
Alizée Vincent, Mejdaline Mhiri et Ludovic Ninet. Photo : Nahomie Perigny/EPJT
Avec Ludovic NINET, journaliste et écrivain, Alizée VINCENT journaliste pour Arrêt sur images

Animé par Mejdaline MHIRI, co-fondatrice de l’association Femmes Journalistes de sport et rédactrice en cheffe du magazine Les Sportives.

Les enjeux

Le bilan d’activité 2023 présente une libération de la parole en matière de violence sexiste et sexuelle (VSS) dans le sport, avec des chiffres de signalements élevés. Mais les dénonciations de viols, d’agressions sexuelles ou de discrimination de genre restent sous-traitées médiatiquement. Comment parler plus efficacement de ces violences ?

Ce qu’ils ont dit

Alizée Vincent, journaliste pour Arrêt sur images : « Dans certains médias, la tendance est de se focaliser sur les difficultés psychologiques de l’auteur au lieu de se concentrer sur les faits structurels du crime. »

 « Dans les cas de VSS, le vocabulaire judiciaire doit être extrêmement bien utilisé. Le journaliste a pour devoir de faciliter l’accès à ce genre d’information. »

« La presse sportive me paraît plus en retard que les autres sur le traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles.»

«Quand dans l’Equipe, on applaudit parce qu’un journaliste parle des règles, j’en ai marre d’applaudir des poissons qui nagent . »

Mejdaline Mhiri, co-fondatrice de l’association Femmes Journalistes de sport et rédactrice en cheffe du magazine Les sportives  : « Je ne veux pas que l’on pense que la presse sportive, c’est pour les beauf qui ne savent pas parler de violences sexistes et sexuelles. C’est pour ça qu’il y a l’association Femmes Journalistes. »

«Dans la presse sportive, il y a une sorte de schizophrénie dans l’absence de réflexion globale sur les VSS dans les rédactions. »

Ludovic NINET, journaliste et écrivain : « On peut se demander quelle place un média décide de donner à ce genre de réflexion ? Les journalistes sportifs ne se consacrent pas à ça. Mais je pense que l’on peut travailler sur un sujet sans forcément en être expert. »

« Ce problème de traitement de VSS est quelque chose de nouveau dans les rédactions qui s’explique par un changement de génération qui veulent que les choses bougent. » 

À retenir

Le traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles reste encore à développer. Toutes les rédactions doivent se sentir concernées par ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Les journalistes se doivent d’employer les mots justes et le vocabulaire le plus précis afin de parler des cas de VSS dans le monde sportif. Un article ne doit pas mettre plus en avant l’accusé (en raison de ses titres, sa notoriété ou son sexe) que la victime elle-même. Certains journalistes sportifs tentent de se former mais ils sont encore peu nombreux.

Nahomie Perigny (EPJT)