Photo : Tom Demars Granja/EPJT

Avec Violaine CHAURAND, directrice RSE du groupe Bayard, Jean-Pierre DORIAN, directeur de la rédaction de Sud-Ouest (PQR), Vincent GIRET, directeur de l’information de Radio France, Edouard REIS CARONA, rédacteur en chef de Ouest-France.
Animée par Sidonie WATRIGANT, directrice de l’ESJ Pro.

 

La rencontre a débuté par la question de l’adaptation des rédactions face à l’urgence écologique. Les journalistes ont répondu un à un à cette question, prenant soin de développer la prise de conscience ainsi que les méthodes d’actions.

Vincent Giret a répondu que « la loi n’était pas assez armée pour traiter le sujet ». Il a ressenti le besoin de former ses équipes et de les enrichir en connaissances pour gagner en crédibilité. Il a notamment mis en place un plan de formation pour les journalistes et les chargés de programme ainsi que des master class tous les trois mois.

Edouard Reis Cardona a pour sa part démontré la complexité du sujet. Il a ajouté que la crise démocratique que vit le pays a accentué la demande du public de parler des sujets souvent mis sous le tapis par les politiques. Le public ressent le besoin de se sentir impliqué dans l’écologie.

C’est sur ce point que Violaine Chaurand rebondit pour expliquer l’influence des lecteurs dans la prise de décisions. Elle partage que le groupe Bayard rend accessible le sujet de l’écologie afin de ramener la population vers l’information. Une opinion partagée par tous les journalistes intervenants.

Les clés pour comprendre et pour agir

Tous expliquent avoir repensé à leur manière de travailler, de l’impression à la distribution. Ils citent leurs nouveaux moyens de transmission tels que les podcasts ou les formats numériques. Ils se sont entourés de professionnels de l’écologie comme les comités scientifiques pour pouvoir renseigner les lecteurs.

Violaine Chaurand qualifie ce travail de « journalisme de solution ». Le but est, selon elle, « de donner les clés pour comprendre le monde et pour agir ».

La censure de la part des rédactions a été évoqué. Selon Jean-Pierre Dorian, ce n’est pas courant d’être censuré. Le chemin est long pour trouver des solutions et ce qui compte vraiment est de lier les actes aux propos. Il continue en affirmant que c’est un travail de fond et que la charte « n’est pas un effet de mode mais sert pour s’engager sur le long terme ».

La question d’une transition globale est spontanément venue dans le débat. Elle a soulevé des questions autour de la décarbonisation d’une activité, de l’impact sur les lecteurs ou encore de l’équilibre économique d’une entreprise.

Vincent Giret a glissé qu’il s’agissait d’un enjeu systémique pour les entreprises et que des critères d’évaluation avaient été mis en place afin de faire un point sur les avancées chaque année.

Enfin, la conférence s’est terminée sur la méfiance des rédacteurs en chef envers ces sujets à la fois politique et sociaux. Jean-Pierre Dorian a pris le temps d’expliquer que l’écologie était un sujet à risque de militantisme. Il a défini la différence entre militantisme et engagement de la part des médias. Il a particulièrement insisté sur le fait que le « rôle des médias est d’éveiller les consciences et non pas d’arbitrer les choix ». Il a conclu que l’écologie est un thème de vie et que c’est un enjeu pour les générations futures.

Faustine Delahaie/MRI