[RÉSUMÉ] Présentation du Prix l’Alerte à la Une

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Actualité des organisations syndicales : parole à la maison des lanceurs d’alerte »

Christian Dauriac, administrateur de la Maison des Lanceurs d’Alerte, présente le prix « l’Alerte à la Une ».

Photo : Laura Blairet/EPJT

Avec Christian Dauriac, administrateur de la Maison des Lanceurs d’Alerte et Dominique Pradalié, présidente de la FIJ (Fédération Internationale des Journalistes).

 

 

Les enjeux

La dernière conférence de la journée était l’occasion de présenter le nouveau prix mis en place par la Maison des Lanceurs d’Alerte : le prix « l’Alerte à la Une ». L’occasion de rappeler la nécessité de protéger les lanceurs d’alerte dans le cadre de la loi comme dans le cadre associatif.

Ce qu’ils ont dit

Christian Dauriac : « Les lanceurs d’alerte sont souvent des salariés licenciés à la suite de leur action. D’où l’importance du fond mis en place par la Maison des Lanceurs d’Alerte. »

Dominique Praladié :  « Presque toutes les grosses dernières enquêtes journalistiques, comme les LuxLeaks, ont été lancées grâce à un lanceur d’alerte. »

« Le lanceur d’alerte n’est plus perçu comme un traître ou un mouton noir. C’est ça qui a évolué. Grâce à la loi [Waserman du 21 mars 2022, qui élargit la protection des lanceurs d’alerte] mais surtout grâce à l’opinion publique. »

 

À retenir

La Maison des Lanceurs d’Alerte, cofondée par dix-sept organisations autour du journalisme, lance un nouveau prix appelé l’Alerte à la Une pour récompenser les enquêtes journalistiques.

Laura Blairet

 

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[LE RÉSUMÉ] « Un comité d’éthique des médias d’information en France ? »

Un comité d’éthique des médias d’information en France_Cred Laurent Théoret

(Photo : Laurent Théoret)

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Un comité d’éthique des médias d’information en France ? »

Animé par Loïc Hervouet, ancien directeur de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ) et ex-médiateur de RFI ; avec Patrick Eveno, président de l’Observatoire de la déontologie de l’information ; Emmanuel Hoog, ancien PDG de l’INA et de l’AFP, chargé de mission sur la création d’un conseil de déontologie de la presse ; Michèle Leridon, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et Vincent Lanier, premier secrétaire général du SNJ.
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Conseil de déontologie : la France y réfléchit, la Tunisie agit

En Tunisie, le code de déontologie journalistique est en projet.

A peu près partout dans le monde, les journalistes font face à un désamour (au minimum) de la part du public. Le renforcement de la déontologie peut être une réponse. Si la Tunisie créé actuellement son conseil de la presse, la France en est encore au stade de la réflexion.

Le 9 octobre, Françoise Nyssen, alors ministre de la Culture, annonçait la création d’une mission, présidée par Emmanuel Hoog, pour statuer sur la création d’un conseil de déontologie de la presse. Mission qui a été maintenue après son départ du gouvernement. Cette initiative a été considérée comme une victoire par Jean-Luc Mélenchon, dont la pétition en ligne réclamant ce type d’organe de régulation s’approche des 200 000 signatures. Jean-Luc Martin-Lagardette, qui étudie ce sujet depuis plus de sept ans au sein de l’APCP, l’Association de préfiguration d’un conseil presse a préféré être plus réservé. Selon lui, « cette initiative ne pourrait aboutir que si elle est portée par les médias et souhaitée. Si elle n’émane que du gouvernement, on l’accusera de vouloir museler la presse.« 

La place des citoyens et la répression en question

La place des citoyens est un sujet important dans ce débat. Si le Syndicat national des journalistes (SNJ) prône la création d’un conseil de déontologie, il ne souhaite pas que des représentants du service public y prennent place. Une volonté qui s’oppose aux désirs de plusieurs organisations, comme Acrimed ou l’Observatoire de déontologie de l’information, d’après Pierre Ganz, son vice-président : « Pour être crédible, ce conseil devra réunir les éditeurs de presse et les journalistes, mais aussi les citoyens, même si on ne sait pas encore comment ils pourraient être nommés. » Au-delà des différents points de rupture, la grande majorité des acteurs souhaite que ce conseil n’ait pas de pouvoir répressif. « Le conseil rendra son avis public et c’est déjà très structurant. Ce sera une satisfaction pour le public, avec une procédure plus simple que lors d’un recours en justice », comme l’explique Pierre Ganz.

Le cas de la Tunisie

La Tunisie a fait le choix d’un conseil de la presse qui ne dispose pas d’un pouvoir de sanction contre les journalistes. Les premiers statuts du futur conseil de la presse seront rendus public le 14 janvier 2019, en même temps que le nouveau code de déontologie pour les journalistes du pays. L’objectif, selon Manoubi Marouki, président du comité exécutif du conseil de déontologie tunisien, est de « préserver la liberté de la presse tout en protégeant à la fois les journalistes et le public« .

Ce « tribunal d’honneur » aura avant tout une volonté pédagogique et ses statuts seront prochainement discutés par des juristes, des universitaires, des étudiants en journalisme, etc. D’après lui, « cette instance, en privilégiant l’autorégulation, va améliorer la qualité des productions journalistiques qui baissent depuis quelques années. » L’organe réunira des représentants des citoyens, des propriétaires de titres de presse et des journalistes. Il sera majoritairement financé par les organisations membres, mais également par l’État. Le futur conseil de déontologie sera inspiré des modèles déjà existants, comme c’est le cas en Belgique, où, après dix ans d’existence, les résultats sont très positifs et semblent montrer une amélioration de la confiance du public.

Lucas Beulin

 

Pour aller plus loin, un extrait du projet de code de déontologie :

[ENQUÊTE] « Native advertising », les liaisons dangereuses

Il prend toujours plus de place. Le « native advertising » est le nouveau cheval de bataille des médias. Mais attention au mélange des genres entre rédactionnel et publicité. Enquête.

Les articles sponsorisés sont de plus en plus courants, et pas toujours très identifiables. Crédit photo : Victorine Gay.

Les articles sponsorisés sont de plus en plus courants, et pas toujours très identifiables. Crédit photo : Victorine Gay.

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