Ce qu’ils ont dit
Laurence De Nervaux : « Deux tiers des Français trouvent que les contenus extrêmes prennent trop de place. »
« En moyenne, un Français sur quatre fait confiance aux journalistes. »
« Plus d’un Français sur quatre n’écoute pas les informations car elles sont trop négatives. »
Violette Spillebout : « Face à tout ce qui arrive, le plus important, c’est l’éducation. Nous aurons peut-être les moyens de renforcer l’éducation pour tous. Aurons-nous les moyens de combattre les ingérences, tout ce qu’on voit dans le numérique ? C’est moins certain. »
« Peut-être l’erreur a été de se concentrer sur le numérique dans l’éducation nationale et la culture. C’est un sujet qui concerne la citoyenneté, la jeunesse, la justice, c’est un sujet interministériel. On a un socle commun, ce qui réduit les inégalités. […] On a vu beaucoup choses liées à la bonne volonté, mais très peu de moyens. Je pense qu’il y a quand même une question de déperdition de l’argent public qui mérite d’être regardée. »
« Beaucoup d’éducateurs sont bénévoles, d’autres sont rémunérés. La mise en place d’un tarif règlementé, c’est une opportunité pour lutter contre la précarité du métier. »
« Les professeurs documentalistes s’en occupent, mais ce n’est pas reconnu de façon régulière. Pour moi, chacune des propositions du rapport mérite un groupe de travail composé des sphères publiques et privées. Chaque sujet est un chantier à mener. »
Nathalie Sonnac : « La façon dont on régulait les médias auparavant ne correspond pas à l’espace public numérique d’aujourd’hui. »
« La crise sanitaire a transformé les usages informationnels et mis le numérique sur le devant de la scène pour les plus jeunes ». « Je pense que la technologie doit demeurer un outil. »
« L’école ne peut pas tout, elle doit se réintégrer avec des acteurs de la société civile. Les professeurs-documentalistes sont des acteurs centraux de l’EMI, mais l’éducation nationale ne leur a peut être pas donné une reconnaissance suffisamment importante. »
Divina Frau-Meigs : « Les compétences de l’EMI : comprendre, critiquer, créer. […] Cette dimension créative est en train de passer à la trappe. »
« On a besoin de l’école, c’est pour ça que je préconise une matière à part entière, pour que ce soit pratiqué, pas juste pensé. »
« Les personnes qui amplifient la désinformation sont des seniors écartés de l’enseignement depuis trente ou quarante ans. Comment on atteint ces seniors qui sont sur des médias traditionnels ? »
Tarik Touahria : « Dans les actions qu’on porte dans les centres sociaux, le « faire » est bien souvent avec les médias associatifs, boîtes radio, outils en ligne… »
« Si on donne aux acteurs de l’EMI les moyens de travailler, ils feront du bon travail. »
« Tous les ans, il faut aller chercher de l’argent, répondre à des appels à projets, faire des bilans intermédiaires… »
« Il ne faut pas opposer ascendants et descendants […] Il faut créer des agents de coopération territoriale autour de la question de l’information, idem pour l’écologie, le numérique… »
Sandra Laffont : « On nous demande beaucoup d’intervenir sur la désinformation. Mais notre obejctif premier, c’est de donner le goût de l’info, pas d’avoir une approche anxiogène de l’info. Il faut ouvrir les jeunes sur le monde. »
« Nos bénévoles font ça dans un engagement citoyen. On peut se le permettre, car nous avons des CDI à côté. C’est plus compliqué pour les pigistes, car intervenir en classe, c’est renoncer à une pige. Je pense qu’il faut prioriser les moyens sur les interventions en classe. »
Julie Joly : « Il faut qu’on se rende compte que devant cette urgence info, si on reste rivés sur nos écrans, on va se faire avoir, on aura perdu notre capacité à penser seuls. Pour cela, il faut des moyens. Les médias doivent avoir les moyens d’intervenir, de toucher les jeunes, mais ces moyens sont considérables. »
« Pour parler à des jeunes, il faut des jeunes. »