[RÉSUMÉ] Covid long, une agueusie journalistique

Retrouvez l’essentiel de l’atelier  « Covid Long,, une agueusie journalistique »
Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-Panthéon-Assas, Anaïs Bard, journaliste et rédactrice pour Envoyé Spécial France 2, Nicolas Berrod, journaliste pour Le Parisien, Sandra Guerrero, membre de l’association #ApresJ20 (en visio) et Jérôme Larché, médecin interniste. (en visio) Photo : Thomas Lemoult-Emmler/EPJT

Anaïs Bard, journaliste et rédactrice pour Envoyé Spécial France 2

Nicolas Berrod, journaliste pour Le Parisien

Sandra Guerrero, membre de l’association #ApresJ20 (en visio)

Jérôme Larché, médecin interniste (en visio)

Animé par Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-Panthéon-Assas.

Les enjeux

Animé par Arnaud Mercier, cette table ronde a fait l’état des lieux de la couverture médiatique du Covid long en France. Anaïs Bard, journaliste à France 2, exposait son parcours de malade et la création du numéro d’Envoyé spécial « Covid long : une maladie mystérieuse ». Le journaliste au Parisien Nicolas Berrod parlait de son intérêt pour ce sujet. La patiente Sandra Guerrero racontait son parcours pour la reconnaissance de la maladie et le médecin Jérôme Larché donnait son éclairage de praticien.

Ce qu’il a dit

Anaïs Bard : « En mai 2021, au sein de la sphère journalistique, personne ne connaissait le sujet. »

« La malade et la journaliste ont fusionné pour essayer de faire connaître la maladie. »

« Le Covid long a eu deux ennemies : le Covid initial et l’envie de parler d’autre chose que le sujet sanitaire. Les patients, les médecins, la recherche… il y avait plein de choses à dire. Un sujet foisonnant. »

« Le premier traitement médiatique du Covid long concernait l’existence ou non de la maladie. »

« Après le numéro d’Envoyé Spécial, beaucoup de malades m’ont dit merci. En parlant du Covid long sur une chaîne nationale publique en prime time, cela ajoute du poids à la parole des malades. »

Nicolas Berrod : « Il y a aussi une réalité en rédaction, les articles Covid sont beaucoup moins lus aujourd’hui. »

« Concernant le traitement journalistique du Covid Long, la réponse politique joue aussi. Le Ministère de la santé ne communique pas beaucoup sur le Covid long. »
« Ce n’est pas la sous-médiatisation d’un sujet par mes confrères qui m’empêche de traiter un sujet, au contraire. »
Jérôme Larché : « La médecine c’est aussi croire les patients, voir la maladie de manière empirique. »
« Chez les adultes, 10 à 15% des covids se transforment en Covid long. »
« Il y a une responsabilité partagée entre les médecins et les journalistes. »

À retenir

Alors que dès l’été 2020 des associations pour faire porter la voix des malades du Covid long avaient vu le jour, les journalistes ont mis du temps à s’emparer de cette question pour plusieurs raisons. Moins “spectaculaire” que les images apocalyptiques des premières semaines et ayant souffert d’une fatigue informationnelle concernant les sujets sanitaires après les confinements successifs, le Covid long concernerait entre 10 et 15% des personnes ayant été atteint d’un Covid « simple”. Des centaines de milliers de malades demandant une reconnaissance médicale, politique mais également médiatique.

Thomas Lemoult-Emmler (EPJT)

[LE RÉSUMÉ] Quel impact pour le journalisme collaboratif ?

Retrouvez l’essentiel de l’événement « quel impact pour le journalisme collaboratif?».

Photo : Laura Dubois/IHECS

Animé par Sana SBOUAI, journaliste Afrique du Nord pour l’Organized Crime and Corruption Reporting Project, avec Firas AL TAWEEL, journaliste d’investigation et formateur pour Arab Reporters for Investigative Journalism (ARIJ) ; Maxime DOMEGNI, éditeur francophone du Global Investigative Journalism Network (GIJN) ; Ignace SOSSOU, journaliste et chargé de communication de la Cellule Norbert Zongo pour le Journalisme en Afrique de l’Ouest (CENOZO)

 

Les enjeux

Le journalisme collaboratif, c’est le journalisme d’investigation qui, porté par le partage d’information entre professionnels, traverse nos frontières locales voire internationales. La concurrence des médias laisse place à la collaboration. Dans un climat où la démocratie se montre de plus en plus fragile, le journalisme collaboratif peut renforcer l’indépendance de la profession.

Ce qu’ils ont dit

Maxime Domegni: « Dans le journalisme d’investigation, il n’y a pas de place pour la concurrence, mais plutôt pour la collaboration. »

« Certaines enquêtes n’aboutissent pas forcément à des changements politiques d’envergure, mais toutes ont un impact sur l’opinion publique qui comprend qu’on lui cache quelque chose. Cela aboutit à un changement de mentalité. »

 » Le journaliste n’a pas de responsabilité sur ce qui se passe après l’enquête. Sa responsabilité, c’est de révéler l’information cachée ».

Ignace Sossou: « Le plus gros impact qu’une investigation peut avoir, c’est de sortir les citoyens de l’ignorance.»

« Pour bien collaborer, il faut s’entourer de journalistes qui partagent les mêmes valeurs. »

Firas Al Taweel: « Il faut accumuler l’information pour qu’elle ait un impact sur demain. »

À retenir

Le journalisme collaboratif a des impacts tant sur la démocratie que sur les mentalités. Les grandes enquêtes auxquelles il a permis d’aboutir ont suscité des vocations dans la profession.

Laura Dubois (IHECS)

[INTERVIEW] Sophie Roland : « A nous de montrer que des solutions existent »

Membre du Solutions Journalism Network, Sophie Roland défend un journalisme de solutions face à un journalisme anxiogène, dans le traitement de l’urgence climatique.

Sophie Roland (Photo : Irène Prigent/EPJT)

Après avoir travaillé plusieurs années pour les magazines d’enquête de France Télévisions, Sophie Roland a rejoint en 2019 le Solutions Journalism Network fondé par des journalistes du New York Times. Au sein de la profession et auprès des étudiants, elle forme au journalisme de solutions et travaille à en détruire les clichés.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous diriger vers le journalisme de solutions ?

Cela a été un cheminement un peu long. J’ai fait beaucoup d’enquêtes dans ma vie et au fur et à mesure, je me suis rendue compte qu’elle déprimaient les gens. Les spectateurs étaient laissés avec un sentiment d’impuissance et d’anxiété. Et puis j’ai fait des rencontres, notamment avec Nina Fasciaux qui est la manager Europe du Solutions Journalism Network. Elle m’a expliqué comment les Américains avaient réfléchi à mettre au point une méthode qui permette d’exercer le journalisme de solutions de manière rigoureuse. Il y avait un sommet international à Sundance en novembre 2019. Cela m’a fait un bien fou de rencontrer des journalistes qui ont envie, comme moi, de bousculer leurs approches du reportage ou de l’enquête en les axant sur les réponses aux problèmes. J’ai repris espoir.

Quelle est la principale critique que vous adressez aux médias concernant le traitement de l’urgence climatique ?

Les journalistes sont souvent très anxiogènes dans la manière d’aborder les sujets climatiques. C’est vrai qu’il faut faire prendre conscience aux gens qu’il y a un problème, mais on ne doit pas s’arrêter là. Il faut être capable d’analyser et d’apporter des réponses. C’est important pour moi que ce ne soit pas le fait uniquement d’une niche de médias spécialisés. Le journalisme de solutions doit être mis en avant dans nos journaux télévisés et nos grands magazines. Il faut des sujets ambitieux sur les solutions, ce qui nécessite un travail d’investigation. Des événements comme la COP 26 sont des occasions pour parler des initiatives qui existent.

À quels obstacles se heurte encore le journalisme de solutions ?

Il n’y a pas encore ce réflexe premier des journalistes d’aller couvrir « le sixième W », que j’appellerais le « qu’est-ce qu’on fait ? » Je pense qu’aujourd’hui, de plus en plus de journalistes vont êtres sensibilisés à cela, en particulier chez la jeune génération. Les problèmes hurlent et les solutions murmurent. Maintenant, il faut faire hurler les solutions. Mais mesurer l’efficacité des initiatives prend du temps. Les rédactions doivent essayer de s’en dégager et mieux anticiper les sujets. Au lieu de faire un marronnier sur la journée du climat, par exemple, les journalistes peuvent l’axer sur les solutions. Ce sont des choix éditoriaux et des réflexes à intégrer.

Comment échappez-vous au cliché du journalisme de « bonnes nouvelles » ?

J’y échappe en participant à des événements comme les Assises du Journalisme, où durant trois jours, je casse les idées reçues autour du journalisme de solutions. J’interviens beaucoup auprès des écoles de journalisme, mais aussi à France Télévision. J’espère prouver à l’antenne que ce journalisme est aussi exigeant que n’importe quel reportage.

Êtes-vous optimiste pour le climat ?

Le journalisme de solutions m’a redonné de l’optimiste. On a une responsabilité journalistique à bien informer les gens sur les problèmes et les solutions qui auront un véritable impact sur le climat. Inutile de perdre son temps à exposer des soi-disant solutions qui ne vont rien régler du tout, ni à mettre en avant des technologies dont on n’a même pas encore la preuve qu’elles fonctionnent. Il faut être réaliste, ne pas tomber dans le « Greenwashing ». Néanmoins, des solutions, il y en a. À nous de les montrer, les travailler, les questionner et les investiguer de manière rigoureuse.

Propos recueillis par Irène Prigent

[LE RÉSUMÉ] Climat : quelle approche pour le journalisme de solutions ?

Aux Assises, Christophe Agnus, Sandra De Bailliencourt, Sophie Roland et Camille Sarazin questionnent l’approche du journalisme de solutions.  (Photo : Irène Prigent/EPJT)

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Climat : quelle approche pour le journalisme de solutions ».

Animé par Sophie Massieu, journaliste et membre de l’Association des Journalistes de l’Information Sociale (AJIS). Avec Christophe Agnus, président de Reporters d’espoirs ; Sandra De Bailliencourt, directrice générale des SPARKNEWS ; Sophie Roland, journaliste-réalisatrice et formatrice pour Solutions Journalism Network ; Camille Sarazin, journaliste pour EntR (France Médias Monde).

LES ENJEUX

La crise climatique a fait émerger un nouveau genre du journalisme. Il ne s’agit plus seulement d’exposer les problèmes mais de montrer les réponses possibles et concrètes. Le journalisme de solution met en avant les initiatives citoyennes en faveur d’une meilleure gestion de l’environnement et pour luter contre le dérèglement climatique. Mais attention à la facilité du journalisme de « goodnews ». Le but n’est pas simplement d’aborder les succès des initiatives mais d’en révéler parfois les limites ou les dysfonctionnements dans un souci critique et de crédibilité journalistique.

CE QU’ILS ONT DIT

Christophe Agnus : « Si on ne fait qu’énumérer les problèmes, on crée une sorte de déprime et les gens n’ont plus envie d’agir. »

« Je m’oppose au journalisme de « goodnews », ou « bisounours ». On fait du journalisme intégral avec à la fois le problème, l’analyse et la solution. On ne fait pas un inventaire des bonnes nouvelles ou des initiatives. »

Sandra De Bailliencourt : « Cela ne suffit plus de montrer les solutions car cela ne met plus les gens en mouvement. Notre but, c’est que les lecteurs se posent des questions sur leur mode de vie. On fait du récit pour replacer l’homme au cœur du vivant, »

Sophie Roland : « 59% des Français attendent de notre part beaucoup plus de couverture des solutions sur la thématique du climat.  »

« On n’est pas le porte-parole d’une cause, on ne fait pas du militantisme. C’est important de garder du recul, de l’esprit critique à travers nos reportages et nos enquêtes. L’idée serait qu’on ne parle plus de journalisme de solution mais de journalisme tout court. »

« Décrypter les fausses solutions, c’est aussi du journalisme de solution. »

Camille Sarazin : « Parfois, c’est dur de suivre l’actualité et de voir uniquement les mauvaises nouvelles. Le ton catastrophique peut être paralysant. Les jeunes ont besoin de se projeter dans l’avenir et de voir les solutions. »

« On a essayé de casser les codes des médias traditionnels avec des nouveaux formats. »

À RETENIR

La discussion a mis en lumière l’importance de ne pas confondre journalisme de bonnes nouvelles et journalisme de solutions. Un vrai travail investigation est requis pour aborder les enjeux environnementaux dans leur globalité, de l’exposition de la gravité des problèmes au questionnement sur la pertinence des solutions. Ce nouveau genre au sein de la profession peut permettre de recréer du lien entre les médias et les lecteurs. Ce journalisme intégral peut donner envie aux gens de s’impliquer, d’agir en faveur de l’environnement. La conférence a également pointé la nécessité de former les journalistes pour mieux traiter les questions climatiques.

[INTERVIEW] Edwy Plenel : « Le pouvoir n’a eu de cesse, avec des relais médiatiques, de caricaturer ce mouvement des Gilets jaunes »

Edwy Plenel est journaliste et président du site d’information Mediapart. Dans son livre La Victoire des vaincus, publié aux Éditions La Découverte, il analyse le mouvement des Gilets jaunes comme une victoire pour le peuple et détaille sa conception du journalisme.

Edwy Plenel, auteur de La Victoire des vaincus. (Photo : Lydia Menez/EPJT)

Diriez-vous queLa Victoire des vaincus est un livre politique plus qu’un livre de réflexion journalistique ?

Edwy Plenel. Le mot politique, au sens partisan, n’est pas l’objet du livre. En revanche, depuis quarante-trois ans que je fais ce métier, je pense que le journaliste est au cœur d’un principe démocratique : le droit de savoir des citoyens. Il y a une forme d’engagement démocratique dans le journalisme. Il a pour fonction de servir un droit qui est plus fondamental que le droit de vote ; parce que si je vote sans savoir ce qui est d’intérêt public, je peux voter à l’aveugle pour mon pire malheur. Ce livre est une réflexion sur l’événement des Gilets jaunes, pour en souligner la nouveauté et le réhabiliter par rapport à la façon dont il a été caricaturé. C’est un mouvement qui part de l’injustice fiscale et qui pose la question de l’égalité, qui est pour moi le moteur de l’émancipation. Par ailleurs, le pouvoir n’a eu de cesse avec des relais médiatiques de caricaturer ce mouvement. Ils ont choisi de se concentrer sur quelques dérives violentes du mouvement pour que ce peuple soit forcément laid, raciste, antisémite, ou encore xénophobe. Moi, je crois que la réalité de ce mouvement est beaucoup plus complexe et diverse. Derrière cela s’exprimait une certaine forme de haine de classes.

Mercredi soir, vous étiez sur le plateau de Paris Première face à Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État en charge du Numérique, qui rejette votre qualification « d’affaire d’État » pour désigner l’affaire Benalla. Est ce que Mediapart dispose d’informations supplémentaires pour qualifier cette « affaire d’État » ?

E. P. C’est déjà sur la table. Il y aura beaucoup d’informations à venir puisque c’est une enquête au long court, mais le rapport du Sénat, qui s’est appuyé sur des révélations de Mediapart, le montre déjà. Un collaborateur, « Monsieur Sécurité » du président, reconnu par toute l’institution, va, déguisé en policier, frapper des opposants politiques. Benalla aurait dû être écarté dès le 2 mai 2018. C’est ce que pense le préfet de police quand il prévient qu’il y a une vidéo où l’on voit les méfaits de Benalla. Non seulement il n’est pas viré, mais il est protégé. Le fait de protéger quelqu’un qui se comporte en nervi au sommet d’un État démocratique, c’est déjà une affaire d’État ! Puis arrivent coup sur coup trois révélations de Mediapart : la première, c’est les passeports diplomatiques, puis le contrat russe et enfin le viol du contrôle judiciaire et l’effacement des preuves. Je l’ai écrit dès le mois de juillet, le fait qu’il soit à ce point soutenu par Macron en fait forcément une affaire d’État. Concernant la réaction de Mounir Mahjoubi, c’est terrible de voir des gens qui, par ambition politique, en viennent à perdre leur sens critique.

En février dernier, Mediapart a subi une tentative de perquisition dans ses locaux. Est-ce pour vous la preuve d’une défiance envers la presse et plus particulièrement envers Mediapart de la part d’Emmanuel Macron ?

E. P. Pendant la campagne présidentielle nous lui avons dit que nous aurions surement, à Mediapart, des divergences sur les questions sociales et sur ses choix très libéraux économiquement. Je pensais que sur les questions de société, il était aussi politiquement libéral. Ma surprise s’est faite avec l’entretien du 15 avril 2018 chez Jean-Jacques Bourdin où l’on a découvert un président autoritaire qui, contrairement à sa promesse d’une « révolution démocratique profonde », est très peu respectueux des contre-pouvoirs et du pluralisme de la société. Souvenez-vous de sa phrase : « Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité ». C’est une antiphrase parce qu’en réalité il y a une presse qui l’embête en cherchant justement la vérité. Cela vaut aussi pour ses récentes déclarations à un groupe de journalistes, reprises par Le Point, où il parle d’une « information neutre ». Mais l’information est pluraliste, elle doit être rigoureuse, certes, mais certainement pas neutre. Pour moi, y compris sur la presse, Monsieur Macron n’est ni un libéral ni un progressiste.

Vous dites tout au long de votre livre que le journalisme et les Gilets Jaunes font front commun face au gouvernement et à la personne d’Emmanuel Macron, pourtant, vous n’hésitez pas à critiquer le travail des chaînes d’info en continu, ne serait-ce pas un peu hypocrite ?

E. P. Je parle de ma conception du journalisme et je ne critique pas explicitement tel ou tel média. Dans ces chaînes d’info en continu il y a des journalistes qui essayent de travailler au mieux pour leur indépendance et je me désolidarise de toute forme de haine du journalisme. Mon livre sert aussi à provoquer une réflexion dans la profession. Je pense que lorsqu’il y a un événement comme celui-ci, il faut mettre de côté tous ces commentateurs qui n’ont jamais sorti une info de leur vie et qui viennent sur les plateaux télé dire aux gens ce qu’ils doivent penser. C’est pour cela que la confiance est minée dans notre profession.

Propos recueillis par Louise Gressier et Léo Juanole

[LE RÉSUMÉ] « Présentation du baromètre social des Assises »

Présentation du baromètre social des assises - cred Mélina Rivière

(Photo : Mélina Rivière)

Retrouvez l’essentiel du débat « Le baromètre social ».

Présenté par Jean-Marie Charon, Sociologue des médias, chercheur au CNRS et à l’EHESS. Avec François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France et Vincent Lanier, secrétaire général du SNJ.

LES ENJEUX

La presse quotidienne régionale (PQR) employait 5 782 journalistes en 2017 quand elle en employait 6 399 en 2007. En dix ans, le numérique a totalement révolutionné la profession et le marché de l’emploi. Les rédactions n’ont pas toutes réussies leur transition numérique. Mais ce cas ne concerne pas uniquement la PQR. La presse magazine, à l’image d’Hebdo, a elle aussi des difficultés à s’adapter. Les projets numériques, comme Explicite, peinent parfois à trouver une stabilité économiques indispensable à un changement pérenne.

CE QU’ILS ONT DIT

Jean-Marie Charon« Avec 34 890 journalistes détenteurs de la carte de presse, la tendance au recul des effectifs de la profession se poursuit. Nous sommes à un moment crucial de la transition numérique et la PQR est en première ligne. Il y a une multitude de reprise et de dépôt de bilan, de Paris Normandie à Nice Matin en passant par La Marseillaise. L’enjeu est donc de stabiliser sur un plan économique l’aspect numérique pour passer sereinement ce cap important du métier. »

François-Xavier Lefranc : « Il faut bien comprendre que ce que l’on vit est complexe. Le monde du numérique est en perpétuel mouvement. Les attentes évolues, la profession aussi. Les audiences numériques explosent mais l’économie n’est pas stabilisée. Il y a cependant des signes d’espoirs. Nous sommes beaucoup plus lu qu’hier. Quotidiennement, Ouest-France compte entre 3 et 3,5 millions de lecteurs. Nous cherchons a développer l’abonnement et nous savons que cela passe par une information approfondie. »

Vincent Lanier« La PQR a longtemps été très en retrait sur la question du digital. Il y a eu beaucoup d’effet d’annonce, de bricolage et de tâtonnement. On se retrouve à devoir tout changer en trois mois. Toutes les rédactions sont entrain d’y passer sous forme de plan social. Le rythme de travail est révolutionné, c’est souvent dans la précipitation et pas dans un cadre négocié. »

Louis BOULAY

[LE RÉSUMÉ] « Quel récit éditorial ultramarin en métropole ? »

Quel récit ultramarin en métropole - cred Mélina Rivière

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Quel récit éditorial ultramarin en métropole ? »

Animé par la journaliste Nassira El Moaddem, avec Dominique Fossé, rédacteur en chef de l’actualité ultramarine de France Télévisions ; Nathalie Sarfati, grand reporter à France O, Faïd Souhaïli, journaliste à 101Mag ; Memona Hintermann, grand reporter et Cécile Azzaro, journaliste à l’AFP.

(suite…)

[LE RÉSUMÉ] « EMI : Quelles initiatives en Europe ? »

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Retrouvez l’essentiel de la conférence « EMI : Quelles initiatives en Europe ? »

Animé par Giovanni Melogli, journaliste, membre de l’Alliance internationale de journalistes. Avec Serge Barbet, directeur du CLEMI, Victoria Leroy, de la Commission européenne; Louise Bartlett, journaliste et membre de Mediaeducation.fr, Ninon Ueberschlag, animatrice EMI, Stéphane Hoebeke journaliste à la RTBF.

(suite…)

[LE RÉSUMÉ] « Nouveaux médias : ils se sont lancés cette année »

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Retrouvez l’essentiel de la conférence « Nouveaux médias : ils se sont lancés cette année »

Animé par Clara-Doïna Schmelck, journaliste médias, rédactrice en chef-adjointe d’Intégrales, chroniqueuse radio et philosophe, avec Aude Lalo, fondatrice du magazine Flush, Nina Gheddar, rédactrice en chef à Guiti News, et Benjamin Peyrel, journaliste et cofondateur de Mediacités.

(suite…)

Sur le journalisme utile

Mercredi 14 mars

Journée dédiée à l’éducation à l’information

 

LES ATELIERS

De 09h15 à 10h45

Un journalisme utile, qui accompagne mes passions

Avec Antoine Berton, directeur des rédactions du Chasseur français ; Pascal Ferré, rédacteur en chef à France Football ; Matthieu Villiers, directeur de la rédaction de Science & Vie.

Animé par Didier Falcand, directeur de la publication des Clés de la presse.

 

De 11h00 à 12h30

Un journalisme utile, un journalisme de certification

Avec Robin Andraca, journaliste Checknews à Libération ; Estelle Cognacq, directrice adjointe de la rédaction de franceinfo chez Radio France chargée de la vérification et de la certification de l’information, directrice de l’agence franceinfo ; David Dieudonné, directeur du Google News Lab en France ; Grégoire Lemarchand, adjoint à la rédaction en chef en charge des réseaux sociaux à l’AFP, rédaction membre de Crosscheck.

Animé par Aude CARASCO, journaliste médias à La Croix.

 

De 11h00 à 12h30

Presse Quotidienne Régionale : la fin de l’information de services ?

Avec Géraldine Baehr, rédactrice en chef déléguée à l’Union ; Céline Bardy, directrice départementale de Ouest-France en Vendée ; Luc Bouret, correspondant local et sportif pour le Berry Républicain ; Guillaume Lecointre, directeur des études marketing du Groupe Rossel La Voix ; Emmanuelle Pavillon, directrice départementale de la Nouvelle République en Indre-et-Loire.

Animé par Cyril Petit, rédacteur en chef central du Journal du Dimanche.

 

LES DÉBATS

De 14h00 à 16h00

Un journalisme utile, un journalisme porteur de solutions

Avec Damien Allemand, responsable digital du groupe Nice-Matin ; Nina Fasciaux, ambassadrice en Europe et en France pour Solutions journalism network ; Meriem Oudghiri, secrétaire générale de la rédaction de L’Économiste (Maroc) et membre de l’Impact journalism day by Sparknews ; Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs.

Animé par Louise Ekland, présentatrice de l’émission « On a la solution ! » sur France 3.

 

LES ÉVÉNEMENTS

De 20h30 à 22h30

Soirée d’ouverture. AOC, Ebdo, Le Média et Vraiment : 10 ans après Mediapart, ils veulent incarner le renouveau

Avec Sylvain Bourmeau, journaliste, producteur,  fondateur d’AOC ; Nicolas Delesalle, rédacteur en chef d’Ebdo ; Julien Mendez, président et directeur de la publication de Vraiment ; Gérard Miller, co-fondateur de Le Média.

Animée par Géraldine Muhlmann, professeure de science politique et de philosophie à l’Université Paris 1 – Panthéon – Assas, auteure de Du Journalisme en démocratie, Ed. Klincksieck, co-présentatrice de « Mediapolis » sur Europe 1.

 

Jeudi 15 mars

 

LES ATELIERS

De 09h15 à 10h45

Informer sur les banlieues en Europe (avec le Club de la Presse de Strasbourg)

Avec Myriam Baele, journaliste RTBF spécialisée en enjeux urbains bruxellois (Belgique) ; Jean-François Dumont, secrétaire général adjoint de l’Association des journalistes professionnels (Belgique) ; Adrian Garcia-Landa, journaliste d’investigation franco-allemand print et concepteur de projets médias non-commerciaux (Allemagne) ; Marie-France Malonga, sociologue des médias, docteure en sciences de l’information et de la communication, spécialiste de la représentation sociale et médiatique des minorités ; Patricia Rafael Lage, journaliste espagnole freelance et professeure de journalisme à l’Université Carlos III de Madrid (Espagne).

Animé par Nordine Nabili, président de la section Presse-Information à l’IHECS (Institut des Hautes Études des Communications Sociales – Bruxelles) et professeur à l’Université de Cergy-Pontoise.

 

LES DÉBATS

De 14h00 à 15h30

Les entretiens de l’information : un journalisme utile, un journalisme d’engagement

Avec Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction de L’Humanité ; François Ernenwein, rédacteur en chef de La Croix ; Nadia Henni-Moulaï, entrepreneure des médias, rédactrice en chef de Melting Book ; Émilie Kovacs, fondatrice et rédactrice d’Ekopo ; François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France, Noël Mamère, journaliste.

Animé par Jean-Marie Charon, sociologue des médias, chercheur au CNRS et à l’EHESS. Discutant : Eric Lagneau, journaliste à l’AFP et chercheur associé au LIER (EHESS).

 

De 16h00 à 17h30

Régulation, autorégulation : quelles propositions pour une information de qualité ?

Avec Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières ; Kathleen Grosset, présidente de la Fédération française des agences de presse, vice-présidente de l’Observatoire de la déontologie de l’information ; Me Jean-Baptiste Soufron, avocat et ancien secrétaire général du Conseil National du Numérique.

Animé par Jean Kouchner, secrétaire général de l’Union internationale de la Presse Francophone (UPF).

Discutante : Clara-Doïna Schmelck, journaliste médias, rédactrice en chef adjointe d’Intégrales, chroniqueuse radio et philosophe.

 

De 17h45 à 19h15

Le grand débat : Un journalisme utile ? Avec les résultats du sondage national Viavoice

Avec Cécile Mégie, directrice de la chaîne RFI ; Catherine Nayl, directrice de l’information de France Inter ; Cyril Petit, rédacteur en chef central du Journal du Dimanche ; Aurélien Preud’Homme, directeur d’études à l’institut Viavoice ; Thomas Sotto, présentateur et co-rédacteur en chef du magazine « Complément d’enquête » sur France 2.

Animé par Tanguy Demange, rédacteur en chef de la Correspondance de la Presse.

 

LES ÉVÉNEMENTS

De 20h30 à 22h30

Soirée débat « Médias et Migrants »

Diffusion en avant-première du documentaire Les réfugiés de Saint-Join d’Ariane Doublet – En partenariat avec Arte.

Avec Madiambal Diagne, président de l’UPF Internationale ; Muaoya Hamoud, journaliste citoyen syrien et protagoniste du documentaire « Les réfugiés de Saint-Jouin »; Amara Makhoul, rédactrice en chef adjointe à France 24, en charge du projet InfoMigrants ; Elyse Ngabire, journaliste burundaise de la Maison des Journalistes.

Animé par Pierre Haski, président de Reporters sans frontières.

 

Vendredi 16 mars

 

LES ATELIERS

De 09h15 à 10h45

Un journalisme utile, qui accompagne mon métier (avec la FNPS)

Avec Nadia Beneteau, rédactrice en chef de l’Aurore Paysanne ; Jean-Christophe Boulanger, président de Contexte ; Jean-Christophe Raveau, président-directeur général de Pyc édition ; Alain Trebucq, PDG – directeur des publications, Global Média Santé.

Animé par Gilles Bruno, créateur et rédacteur en chef de L’Observatoire des médias.

 

LES ÉVÉNEMENTS

De 17h45 à 19h15

50 ans de l’EPJT : faut-il former les journalistes ?

Avec Nicole Gauthier, directrice du CUEJ (Université de Strasbourg) ; Lucie Guesdon, cheffe de projet à la Chance aux concours ; Véronique Rosa-Donati, secrétaire générale de la rédaction de TV5 Monde ; François Taddeï, généticien, créateur du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI), spécialiste de l’innovation dans l’éducation.

Animé par Nicolas Sourisce, journaliste, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, directeur de l’Ecole Publique de Journalisme de Tours (EPJT).

 

Sur l’éducation aux médias

Mercredi 14 mars

Journée dédiée à l’éducation à l’information

 

LES ATELIERS

De 09h15 à 10h45

Éducation à l’info : agir dès le primaire (avec le CLEMI)

Avec Cécile Bourgneuf, journaliste au P’tit Libé ; Christophe Dupuis, chargé de mission DANE 1er degré ; Gaëtan Després, professeur des écoles et président de l’association Jeunes reporters 8 à 18 ans ; Anne Lechaudel, coordonnatrice académique EMI premier degré au CLEMI de l’Académie de Paris ; Marie Revillon, rédactrice en chef adjointe déléguée au monde enseignant chez Milan Presse.

Animé par Virginie Sassoon, responsable Pôle Labo – Formation au CLEMI.

 

De 11h00 à 12h30

Éducation à l’info : quelles propositions dans les médiathèques et les bibliothèques ? (avec le Ministère de la Culture)

Avec Marie Berne, responsable de l’action culturelle à la Médiathèque de Jaude, Clermont Auvergne Métropole ; Noëlle Drognat-Landre, directrice des départements de la Part-Dieu, Bibliothèque municipale de Lyon ; Didier Jelen, assistant de conservation à la Médiathèque de Melun ; Yolaine Jouanneaux, responsable de la lecture publique et des enseignements artistiques de la Ville de Tremblay-en-France ;Dr. Aralynn McMane, fondatrice de World Youth & News Media Alliance ; Céline Meneghin, conservatrice des bibliothèques, directrice adjointe à la lecture publique du Loir-et-Cher ; Martin Pierre, journaliste et créateur d’Educ’Média Info ; Ludovic Touchard, animateur-formateur de l’association ADEIFvidéo.

Animé par Emmanuelle Daviet, journaliste à France Inter, déléguée à l’Éducation aux médias, à la Diversité et à l’Égalité des chances et responsable du dispositif « InterClass’ ».

 

LES DÉBATS

De 14h00 à 16h00

Les nommés des Prix éducation à l’information 2018 défendent leur projet devant le jury

 

De 16h15 à 17h15

Focus sur la presse jeunesse

Avec Victoria Jacob, rédactrice en chef adjointe des magazines J’aime Lire Max et Je Bouquine chez Bayard ; Julie Lardon, co-fondatrice du journal illustré Albert ; Malicia Mai Van Can, directrice éditoriale Milan Planète à Milan Presse ; Juliette Salin, directrice des rédactions et des programmes Jeunesse chez Fleurus.

Animé par Benoit Califano, directeur de l’ESJ Pro Montpellier.

 

LES ÉVÉNEMENTS

De 17h30 à 18h00

Remise des Prix éducation à l’information 2018

 

Vendredi 16 mars

 

LES DÉBATS

De 14h45 à 15h30

« Info, un fake : comment distinguer le vrai du faux ? »

Carte blanche à Julien Pain, rédacteur en chef des Modules de franceinfo (France Télévisions), et à Alexandre Pouchard, responsable adjoint des Décodeurs au journal Le Monde.

 

LES ÉVÉNEMENTS

De 13h30 à 14h00

Remise des Prix Jeunesse de la ville de Tours

 

De 17h45 à 19h15

50 ans de l’EPJT : faut-il former les journalistes ?

Avec Nicole Gauthier, directrice du CUEJ (Université de Strasbourg) ; Lucie Guesdon, cheffe de projet à la Chance aux concours ; Véronique Rosa-Donati, secrétaire générale de la rédaction de TV5 Monde ; François Taddeï, généticien, créateur du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI), spécialiste de l’innovation dans l’éducation.

Animé par Nicolas Sourisce, journaliste, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, directeur de l’Ecole Publique de Journalisme de Tours (EPJT).

Sur le fact-checking

MERCREDI 14 MARS

Journée dédiée à l’éducation à l’information

 

LES ATELIERS

De 11h00 à 12h30

Un journalisme utile, un journalisme de certification

Avec Robin Andraca, journaliste Checknews à Libération ; Estelle Cognacq, directrice adjointe de la rédaction de franceinfo chez Radio France chargée de la vérification et de la certification de l’information, directrice de l’agence franceinfo ; David Dieudonné, directeur du Google News Lab en France ; Grégoire Lemarchand, adjoint à la rédaction en chef en charge des réseaux sociaux à l’AFP, rédaction membre de Crosscheck.

Animé par Aude Carasco, journaliste médias à La Croix.

 

Jeudi 15 mars

 

LES ATELIERS

De 09h15 à 10h45

Lutter contre les fake news : quelles propositions ?

Avec Divina Frau-Meigs, professeure à la Sorbonne Nouvelle, présidente de Savoir devenir et membre du groupe d’experts de haut niveau sur les fake news de la Commission européenne ; Vincent Lanier, premier secrétaire général du SNJ (Syndicat national des journalistes) ; Édouard Perrin, journaliste à l’agence Premières lignes et président du collectif Informer n’est pas un délit ; Jean-Bernard Schmidt, vice-président et co-fondateur de Spicee.

Animé par Clara-Doïna Schmelck, journaliste médias, rédactrice en chef adjointe d’Intégrales, chroniqueuse radio et philosophe.

 

VENDREDI 16 MARS

 

LES ATELIERS

De 09h15 à 10h45

Atelier recherche. Face à la désinformation : utilité publique et limites du fact-checking

Avec Romain Badouard, maître de conférences à l’Université Cergy-Pontoise et auteur de Le désenchantement de l’Internet : désinformation, rumeur et propagande, FYP Éd., 2017 ; Vincent Couronne, docteur en droit public de l’Université de Versailles, fondateur du site internet Les Surligneurs ; Alexandre Pouchard, responsable adjoint des Décodeurs, au journal Le Monde ; Nikos Smyrnaios, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Toulouse, et coordinateur du rapport sur l’expérience CrossCheck.

Animé par l’équipe Prim (Pratique et ressources de l’information et des médiations) de l’Université de Tours.

 

LES DÉBATS

De 14h45 à 15h30

« Info, un fake : comment distinguer le vrai du faux ? »

Carte blanche à Julien Pain, rédacteur en chef des Modules de franceinfo (France Télévisions), et à Alexandre Pouchard, responsable adjoint des Décodeurs au journal Le Monde.

 

[SÉRIE] Le futur de la liberté de la presse (5/5): 5 idées pour protéger les journalistes

Comment les Etats pourraient-ils améliorer la liberté de la presse, qui ne cesse de régresser au fil des années ? Certaines initiatives existent déjà pour la protéger, et d’autres, utopiques parfois, pourraient être envisagées.

1) Apaiser les tensions entre l’opinion et les médias

Aux Pays-Bas, il est inscrit dans la loi que les injures et les incitations à la haine envers les médias sont interdites. La liberté d’expression est garantie et la satire est un genre journalistique protégé. Résultat : les Pays-Bas sont 2ème au classement mondial de la liberté de la presse en 2016. Sa réglementation permet de ne pas entretenir un climat de défiance qui serait néfaste au travail des journalistes. Les pays comme les Pays-Bas, la Finlande ou la Norvège qui trustent les premières places du classement, sont des Etats qui ont une « culture de la liberté de la presse » très ancrée, très respectée, où le pouvoir des médias n’effraie pas. En plus d’être mentionnée dans un cadre légal, elle est strictement respectée dans les faits.

2) La dépénalisation des délits de presse

De plus en plus de pays dépénalisent les délits de presse, c’est-à-dire que les journalistes ne peuvent plus être condamnés à la prison à cause de ce qu’ils écrivent. Ils bénéficient donc d’une plus grande marge de manœuvre et d’une meilleure liberté d’expression. C’est un enjeu majeur pour les Etats qui ont un mauvais score au classement. Plusieurs pays d’Afrique ont dépénalisé les délits de presse ces dernières années : le Burkina Faso, le Tchad ou le Gabon, sont des exemples de pays ayant franchi le pas. Mais si cette mesure est une avancée pour les journalistes, elle ne se suffit pas à elle-même. Le Tchad et le Gabon restent des Etats où la liberté de la presse est dans une situation jugée « compliquée ».

3) Un secret des sources absolu

C’est une belle idée, qui n’est pas totalement mise en application pour le moment. Le secret des sources est évidemment capital pour la liberté de la presse afin que les journalistes puissent mieux mener leurs enquêtes et accéder à davantage d’interlocuteurs. Mais on constate que des pressions sont exercées pour contraindre les journalistes à révéler leurs sources. Loin de s’améliorer, la protection du secret des sources a plutôt tendance à être mis à mal. En France, depuis l’année dernière, il existe légalement des cas où le secret des sources peut être violé. Mais dans les pays les mieux placés au classement de la liberté de la presse, comme la Suède, là aussi le secret des sources est sacré. C’est un des principaux combats de RSF.

4) La sécurité physique des journalistes ?

La question s’est posée après Charlie Hebdo : faut-il renforcer la sécurité des journalistes ? Des agressions et des assassinats continuent d’être perpétrés, partout dans le monde. Dans les Etats où la liberté de la presse est la plus mauvaise, ils sont emprisonnés ou torturés, et il est difficile d’assurer leur protection. Dans les pays où la situation est moins grave, on pourrait envisager de renforcer la sécurité. Mais les journalistes doivent-ils partir en reportage avec des gardes du corps ? Cela reste inenvisageable. Pour lutter contre la violence, RSF lance parfois des appels et dénonce des faits jugés inacceptables, mais cela reste pour l’instant au stade de la déclaration.

5) Les associations et organisations qui défendent les journalistes

Quand les journalistes sont arrêtés arbitrairement ou agressés, il existe des organismes pour les protéger. Parfois ça fonctionne, parfois non. Amnesty International lance des pétitions et fait connaître au public les affaires. Mais il existe aussi des initiatives nationales. Adil Soz, au Kazakhstan, est une organisation qui apporte un soutien juridique aux journalistes quand ils sont arrêtés abusivement. Et ils en ont bien besoin : le Kazakhstan est 160ème au classement RSF sur 180. Le Comité pour la protection des journalistes aux Etats-Unis lutte lui aussi pour défendre les droits des journalistes. La Fondation pour la liberté de la presse en Colombie aide les journalistes victimes d’agressions. Le Fonds de liberté pour les journalistes philippins fait en sorte que les assassins de journalistes soient jugés. Ce sont des exemples parmi d’autres qui montrent que les choses peuvent bouger même à petite échelle. Ces initiatives sont d’autant plus importantes dans les pays où la liberté de la presse n’est pas garantie, et où rien n’indique a priori qu’elle le sera dans les prochaines années.

Cyrielle Jardin

Au programme
de cette édition 2017

Pour leur dixième édition, les Assises du journalisme 2017 ont pour thème : (S’)Informer dans dix ans. Retrouvez ici tout le programme des ateliers et des débats organisés sur les trois jours de l’évènement.

(suite…)

Je suis citoyen…

Vous avez décidé de venir aux Assises du journalisme 2017 par curiosité mais vous ne vous en sortez pas de tous ces ateliers et débats organisés pendant trois jours ? Nous vous proposons ici trois parcours pour profiter de l’évènement de la meilleure des manières.

(suite…)

Je suis lycéen…

Vous êtes lycéen et vous ne vous retrouvez pas parmi tous ces ateliers et débats ? Suivez le guide, nous vous proposons trois parcours afin de profiter au mieux des Assises du journalisme 2017.

(suite…)

Prix & Jury

Les Assises du journalisme sont l’occasion de récompenser des projets et publications journalistiques. Au programme : les traditionnels Prix des Assises du journalisme, mais aussi plusieurs autres récompenses liées à l’éducation aux médias.

Prix des Assises du journalisme

Chaque année, l’association Journalisme et citoyenneté couronne le meilleur des enquêtes et des reportages publiés dans la presse ou en librairie. Pour la 10e édition cette année, pas moins de quatre prix seront remis. Le jury peut également décider de remettre un prix spécial. Le jury de ces Assises 2017 est composé d’étudiants issus des 14 écoles de journalisme reconnues par la profession. Il est présidé par Anne-Claire Coudray.

Le Grande prix « journalisme de l’année »

Ce premier prix sera décerné au journaliste, ou à la rédaction, qui aura le mieux incarné le journalisme et ses valeurs.

  • La rédaction de Nice Matin pour sa couverture de l’attentat du 14 juillet à Nice.
  • Sammy Ketz et le bureau de l’AFP de Beyrouth, pour sa couverture de la guerre en Syrie, et notamment la bataille d’Alep.
  • La rédaction d’i-Télé pour son combat collectif en faveur de l’indépendance éditoriale des rédactions.
  • David Thomson, journaliste à RFI, pour son travail sur le Jihad, notamment son enquête « Les revenants ».
  • Édouard Perrin, Premières Lignes, Cash Investigation, pour ses enquêtes sur les pratiques fiscales (Luxleaks) et son travail sur les Panama Papers.
Le prix des Assises, catégorie « Journalisme »
  • Laurent Mauduit, Main basse sur l’information, aux éditions Don Quichotte, 2016.
  • Aude Lancelin, Le monde libre, aux éditions Les liens qui libèrent, 2016. Prix Renaudot de l’Essai 2016
  • Claude Angeli et Pierre-Edouard Deldique, Les Plaisirs du journalisme, aux éditions Fayard, 2016.
Le prix des Assises, catégorie « Recherche »
  • Camille Dupuy, Journalistes, des salariés comme les autres ?, aux éditions PUR, 2016.
  • François Robinet, Silences et récits. Les médias français à l’épreuve des conflits africains, INA Editions, 2016.
  • Marlène Coulomb-Gully, 8 femmes sur un plateau. Télévision, journalisme et politique, Nouveau monde éditions, 2016.
  • Marie-Soleil Frère, Journalismes d’Afrique, Bruxelles, De Boeck, 2016.
Enfin, le prix « Enquête et reportage »
  • Karam Al-Masri et Rana Moussaoui, Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide, AFP.
  • Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, i-Télé, une rédaction sous vide, Les Jours.
  • Richard Sénéjoux, Panama Papers, Luxleaks, Football Leaks… Quand les journalistes jouent collectif, Télérama.

Prix Éducation aux médias & Prix jeunesse de Tours

Valoriser l’éducation aux médias est l’un des objectifs des Assises du journalisme. Plusieurs prix sont donc remis lors d’une journée en partie dédiée à l’éducation aux médias.

Les Prix Éducation aux médias récompensent plusieurs projets menés en 2016. Le jury est composé de journalistes, d’enseignants d’écoles de journalisme et d’élèves.
Sont décernés :
– le Prix Éducation aux médias web et presse en ligne,
– le Prix Éducation aux médias presse écrite,
– le Prix de l’Initiative associative.